Productions végétales
Publié le 9 mai 2025STRIP-TILL
Démonstration et échange d’expériences en Lomagne
Jeudi 27 mars, la FDCuma et la Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne organisaient un après-midi de démonstration et d’échanges autour du strip-till. Cette rencontre, portée par le Groupe 30 000 « Les Agriculteurs de la Lomagne engagés pour la qualité de l’eau » et la Cuma de la Vallée de la Gimone, s’est déroulée sur une parcelle appartenant à Domi-nique Constans, commune d’Auterive, située sur la zone de captage d’eau pour la consommation humaine de Beaumont-de-Lomagne. Olivier Tonin, élu à la Chambre d’agriculture, a ouvert la rencontre en soulignant « l’intérêt de faire des essais afin d’étudier en pratique les avantages et inconvénients de ce mode de travail du sol ». A la suite, le président du Syndicat des Eaux de la Lomagne, Christian Lagarde, indiquait espérer des pratiques agricoles qu’elles contribuent à limiter de coûteux traitements « pour vendre l’eau le moins cher possible ».
Le contexte était donné par Alban Soleau, conseiller sol, eau et climat à la Chambre d’agriculture, et animateur du groupe « Agriculteurs de la Lomagne engagés pour la qualité de l’eau » : « Le but est de limiter les transferts d’herbicides vers l’eau potable ».
Des leviers pour la qualité de l’eau
Pour ce faire, divers leviers sont actionnés. L’implantation de couverts végétaux en est un : « mais en terre argileuse la reprise des terres au printemps et les semis sont parfois un défi ! » poursuivait-il. La technique du strip-till est un autre levier proposé ce jour : « On se contente de fracturer le sol verticalement sur le futur rang de semis. Le strip-till permet de préserver une bonne structuration du sol ». Après le top départ pour la présentation des outils, donné par Margaux Poux, animatrice à la FDCuma, place aux démonstrations. Les participants ont pu voir travailler d’abord un strip-till de marque Kuhn modèle Striger, acquis par la Cuma de Meauzac-Barry, « à la suite d’une journée de Strip-till organisée par la FDCuma à Lunel en 2023, il a fait une campagne entière » précisait Jérôme Sarraute, le président de la Cuma. Et ensuite, un strip-till de marque Agrisem modèle Stripcat, prêté par un particulier. A la suite, sont intervenus le semoir SOLA de la Cuma de Saint-Jean et le semoir Monosem de la Cuma de la Serre. Les exploitants ont eu tout loisir d’observer le travail réalisé et de largement échanger entre eux et avec les concessionnaires présents sur la journée.
Les enseignements de la fosse pédologique
Alban Soleau a invité le groupe à se rendre auprès de la fosse pédologique, profonde de 1,40 m, creusée sur le haut de la parcelle ayant servi de support aux démonstrations où, après un travail du sol au cracker, un couvert de féverole a été implanté, l’année étant propice : « ce n’est pas toujours comme ça » a cependant fait observer le propriétaire, Dominique Constant. Le technicien a fait observer : des argiles bien compactées, un gros différentiel de compacité avec la zone travaillée, des racines du couvert qui descendent jusqu’à 40 cm, « ce qui n’est pas mal ». « L’objectif des couverts est d’assurer une bonne perméabilité du sol au-delà de 40 cm. L’intérêt pour protéger la qualité de l’eau, est qu’elle s’infiltre le plus rapidement possible et sur le plus de profils de sols possibles. L’objectif est que les matières actives peu solubles se stockent sur le complexe argilo-humique. Pour ce qui est des molécules très solubles, on veut retarder le moment où elles rejoindront le cours d’eau. Dans tous les cas, on veut donner le plus de temps possible pour que la molécule se dégrade avant de pouvoir polluer le milieu. »
Dominique Forneris
Publié le 21 avril 2025MAÏS SEMENCE
Après une bonne année 2023,
baisse des surfaces en 2024
C’est pour dresser un bilan de l’année 2024 que le syndicat des producteurs de semences de maïs du Quercy (SPSM Quercy) s’est réuni en assemblée générale le 25 mars dernier dans la salle des fêtes de Beaumont-de-Lomagne. Un bilan technique détaillé de la campagne, avec la présentation des résultats de l’année passée, mis en parallèle avec les chiffres nationaux. Également au programme de cette matinée : la présentation du rapport financier du syndicat, un point sur la situation à l’échelle européenne avec l’AGPM maïs semence, et une intervention sur l’intelligence artificielle dans le milieu agricole.
Baisse de près d’un quart des surfaces
Le syndicat du Quercy enregistre une baisse des surfaces de 24 %, passant, sans les semences de base, de 4 960,21 hectares en 2023 à 3 762,95 hectares en 2024. Une baisse à l’image des surfaces nationales, qui chutent de 80 500 hectares en 2023 à 61 200 hectares pour la campagne 2024. Dans ces conditions de baisse de surfaces, « il est compliqué de rentrer des jeunes producteurs », déplore Didier Alcouffe, responsable technique du syndicat quercynois. Leur nombre est effectivement quasiment identique à la campagne précédente : 233 contre 235. Un nombre qui décline depuis une dizaine d’années. Ainsi la surface moyenne par producteur diminue à 16 hectares en 2024. Concernant le nombre de producteurs, Jérôme Sottana, Président du syndicat ariégeois et intervenant à cette AG en tant que secrétaire général de l’AGPM maïs semence, annonçait « Au niveau national on a franchi la barre en-dessous des 3000 producteurs », indiquant également sur le plan national « de nouvelles baisses de surfaces probables pour 2025, mais moins importantes que le reste de l’Europe ».
La baisse des surfaces se répercute automatiquement sur le compte de résultat du syndicat, présenté par Marc Macabiau, trésorier : une perte de près de 21 000 €. Alain Durade, Président, ajoute que le conseil d’administration a néanmoins choisi de ne pas augmenter la cotisation annuelle.
« Une belle performance technique »
Pour les résultats techniques, « une tranche se dégage » rapporte Didier Alcouffe. En effet 36 % des surfaces ont atteint 100 à 125 % des objectifs. La répartition des résultats par tranche suit ensuite celle d’une « année classique ». Géographiquement, mis à part quelques baisses sur certains secteurs, les résultats en pourcentage du rendement objectif sont homogènes, et quasiment identiques sur les deux départements, à savoir : une moyenne pondérée de 104 % dans le Tarn-et-Garonne et 103 % dans le Lot. Quant au rendement moyen, il s’élève à 37 quintaux par hectare, soit 8 % de moins qu’en 2023. Le prix d’achat, qui « reste compétitif », baisse aussi, à 153 euros le quintal. Après une année difficile en 2022, des années exceptionnelles en 2021 et 2023, « on revient à la normale en 2024 », résume le technicien. Le produit brut moyen du syndicat, semences de base, effeuillage et transport compris, s’élève à 6 000 € l’hectare en 2024, soit 1 200 € de moins qu’en 2023.
À propos des conditions météorologiques : pas mal de pluie en sortie d’hiver, les réserves étaient pleines. Un quart des surfaces a été semé du 6 au 12 mai, avant les Saints de glace. Le mois de mai, très humide, a pénalisé les semis : « à partir de l’arrivée des Saints de glace, on a arrêté les semis environ 15 jours ». Avec un peu plus de 30 % des surfaces semé du 27 mai au 2 juin, « les producteurs ont été très réactifs sur cette période », rapporte le technicien du SPSM. Les mois de septembre et octobre, pluvieux et frais, ont gêné la fin de récolte, avec des difficultés pour entrer dans les parcelles.
Fait marquant de l’année : un parasitisme important
Un parasite « qu’on avait perdu de vue » a été très présent en 2024 : l’oscinie, petite mouche qui pond sur le maïs du stade 1 feuille au stade 4 feuilles, dans les gaines des jeunes feuilles. Ces attaques pourraient s’expliquer par un coup de chaud. Également beaucoup de vers gris fin mai, début juin. La sésamie et la pyrale étaient aussi présentes. Enfin, l’héliothis n’a pas eu d’impact très important sur les cultures, mais les usines en ont observé sur les épis.
Perspectives 2025
« La prévision est encore de 15% à la baisse pour 2025, en moyenne encore, car pour certains la baisse totale sur deux ans dépassera 50%, remettant en cause la survie de leur activité. » annonce Alain Durade en fin d’AG. À noter aussi : le niveau des réserves d’eau est bon sur le Quercy. En 2025, les charges restent élevées. Pour y faire face, les structures nationales travaillent sur « une remise à plat des pratiques de calculs de prix », une « nouvelle approche qui devrait permettre à notre organisation de producteurs de mieux défendre nos coûts de production, dans le cadre de la loi EGalim », a rappelé le président dans son discours de clôture. Enfin, le syndicat conseille de se tourner vers les entreprises semencières qui pourront conseiller aux producteurs des alternatives face au retrait d’autorisation des produits contenant du S-métolachlore.
Concernant le fonctionnement du syndicat, Alain Durade a annoncé être en pleine phase de recrutement, pour une embauche à partir du mois de juin en vue d’anticiper le départ à la retraite de Didier Alcouffe, qui diminuera son temps de travail en 2026. Afin d’accompagner au mieux la nouvelle recrue, une longue période de tuilage est prévue, ce poste étant très technique.
Raphaëlle Lenoble
Publié le 16 avril 2025CHASSELAS DE MOISSAC AOP
Des volumes sous AOP finalement décevants
Le Syndicat de Défense AOP Chasselas de Moissac a tenu son assemblée générale le 31 mars au Moulin de Moissac, sous la présidence de Claude Gauthier, en présence des partenaires de l’appellation.
Loin des 2 500 tonnes de Chasselas sous AOP raisonnablement espérées pour la campagne 2024, ce ne seront finalement que 1 832 tonnes qui seront commercialisées avec l’appellation. Un écart entre prévisions et réalité expliqué par le président Claude Gauthier, pour partie, par les pertes de raisins dues aux fortes précipitations de la fin septembre. Mais aussi, parce que « une partie de l’AOP nous échappe ». Plus explicite, le vice-président du Syndicat, Julien Custody, a regretté : « beaucoup de lots sont partis sans les coins-plateaux *», ce qui prive le Syndicat des cotisations afférentes à ces volumes, impactant négativement ses finances. « Chaque coin plateau compte !» a-t-il insisté, invitant les producteurs à « se ressaisir rapidement ». En parallèle, les efforts déployés pour amener de nouvelles recettes et les mesures prises pour réduire les dépenses ont toutefois permis de limiter le déficit de l’exercice 2024.
Communication
Ainsi, le Syndicat avait décidé de réduire le budget dédié à la communication. La campagne digitale a porté sur deux nouvelles vidéos de recette, un jeu pour les consommateurs, deux vidéos mettant en scène des chasselatiers, quatre photos de chasselatiers assorties de phrases impactantes sur leur produit : « le carrousel de photos a été vu plus de 535 000 fois » a précisé l’animatrice du Syndicat, Régine Pax. Les actions de communication dans différents médias ainsi que la participation à diverses manifestations se sont poursuivies. Pour 2025, les mêmes types d’actions sont prévus, à budget constant.
Et technique
Pour le volet technique, Stéphane Lucas a poursuivi son travail d’élaboration du bulletin de santé du végétal (BSV) et de diffusion du conseil technique. Pour cette année 2024, il a assuré la mission d’animateur régional pour les BSV de Midi-Pyrénées viticulture, une opportunité qui a permis d’apporter des connaissances techniques et des financements complémentaires bien venus. Cette mission est reconduite en 2025. Le technicien a également animé des réunions techniques sur l’agriculture biologique. Il a accompagné des démarches d’évaluation de la pertinence de l’introduction de l’agroforesterie. En lien avec la problématique thrips notamment, il a continué la sensibilisation à la mise en place de couverts fleuris permettant l’installation de la faune auxiliaire.
Evolution du cahier des charges
L’assemblée générale a été un nouvelle fois l’occasion d’apporter des informations sur l’état d’avancement de la démarche visant à faire évoluer le cahier des charges de l’AOP ...abonnez-vous pour lire la suite.
Dominique Forneris
Page 1 sur 18