Productions végétales
14 novembre 2023
Le stockage du carbone en grandes cultures : une solution pour atténuer le changement climatique
Dans le cadre du Plan de relance annoncé par le gouvernement en septembre 2020, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et l’ADEME ont lancé un appel à projet intitulé « Bon Diagnostic Carbone » ayant pour objectif de permettre à des agriculteurs de se lancer dans la labélisation bas carbone. Les chambres d’agriculture ont répondu à cet appel à projet.
Pour rappel, le Label Bas Carbone permet aux agriculteurs de «vendre le carbone » qu’ils ont stockés et/ou n’ont pas émis, sur un marché volontaire du carbone. Le carbone est vendu sous forme de crédit carbone (correspondant à 1 Tonne équivalent CO2 (Teq.CO2)), calculé sur la base de changements ou d’améliorations de pratiques. Ces changements visent à émettre moins de Gaz à Effet de Serre (GES) ou à stocker du carbone dans les sols agricoles. Le Label Bas Carbone consiste en une labélisation d’un projet de 5 années durant lesquelles sont mis en place ces changements.
Ainsi, 22 exploitations ont été diagnostiquées dans le département du Tarn-et-Garonne dans le cadre de ce dispositif, dont 7 exploitations en grandes cultures. Ces exploitations ont été diagnostiquées avec l’outil CarboneExtract d’Agrosolution. Ils ont permis de conforter les résultats obtenus lors de précédents diagnostics effectués en 2022 pour obtenir des références.
Les principaux postes d’émissions de GES en grandes cultures sont les émissions directes liées à l’apport d’azote, elle représente en moyenne la moitié des émissions totales ; et les émissions indirectes liées à l’empreinte des engrais minéraux (fabrication, transport,…), elle représente un quart des émissions totales. Ces émissions sont principalement dues au processus naturel de dénitrification qui a lieu dans le sol. Un meilleur pilotage de la fertilisation azotée permet de limiter ces émissions et de maximiser l’assimilation par les plantes.
Les principaux leviers utilisés pour stocker du carbone sont l’implantation de couverts végétaux et l’augmentation de la biomasse produite par ces derniers. La quantité de carbone stockée peut-être très variable d’une exploitation à l’autre car très dépendante du type de sol sur lesquels sont implantés les couverts végétaux et de la quantité initiale de carbone déjà stockée dans le sol, elle varie de 10 Teq.CO2 à 80 Teq.CO2.
Alban Soleau, Chambre d’agriculture 82
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31 octobre 2023
Fin de vie des vergers : le broyage et le déchiquetage en plaquettes comme alternatives au brûlage
Comment gérer la fin de vie d’un verger ? Pour apporter des éléments de réponse à cette question et en discuter, la Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne a saisi l’occasion d’un chantier programmé chez Etienne Lafargue, arboriculteur à Mirabel, pour organiser une rencontre sur le terrain autour des différentes pratiques le 4 octobre dernier. Bien qu’il n’existe pas de données chiffrées précises, le brûlage après arrachage reste majoritaire. Pour le bois issu de vergers, il est en effet toléré dans le département si celui-ci est préalablement débarrassé de tout élément étranger (fils de fer, filets, irrigation et même piquets s’ils sont traités). Les conditions à respecter sont notamment de se tenir à plus de 200 m d’une zone boisée en été, de respecter des horaires (de 11h à 15h30 de décembre à février et de 10h à 16h30 le reste de l’année), de brûler du bois sec et bien sûr en l’absence de vent. Toutefois, les nuisances sont nombreuses, pour les riverains, l’environnement, le climat…
De nouvelles approches se développent telles que le broyage avec enfouissement des résidus et le déchiquetage en plaquettes. Et des thèmes connexes émergent tels que le stockage du carbone, la matière organique, la fertilisation. Autant de sujets abordés sur cet après-midi riche d’informations et d’échanges, qui a aussi été l’occasion pour les participants d’assister au broyage d’un vieux verger de prunier en direct !
Déchiquetage en plaquettes
La transformation en plaquettes est l’une des alternatives au brûlage. Gabin Garrigues, animateur à la FD Cuma 82 a présenté la prestation déchiquetage proposée par l’Union des Cuma Bois Energie, une structure interdépartementale créée en 2009 qui compte 90 adhérents. Elle est équipée d’une déchiqueteuse qui se déplace sur les chantiers. Elle peut produire des plaquettes de 3 dimensions différentes selon l’usage auquel elles sont destinées : paillage pour animaux et horticole, chaufferies de particuliers et industrielles. En arboriculture, elle n’a pour l’instant pas été utilisée dans notre département. Toutefois, l’animateur a évoqué deux points de vigilance, la terre des souches et les fils de fer pris dans le tronc, qui peuvent endommager la machine et déprécier la qualité des plaquettes.
La coopérative forestière Alliance Forêt Bois quant à elle travaille à l’échelle industrielle le bois énergie à partir des bois d’élagage et de recyclage (emballages, palettes…), des vergers, voire d’une partie du bois forestier. La prestation en verger porte sur la coupe au ras du sol, le débardage jusqu’à un site accessible où il sera laissé en place un certain temps pour lui permettre de perdre son humidité. L’intervention sur place avec le broyeur se fait de préférence en hiver, pour être directement livré en chaufferie. L’intervenant a toutefois attiré l’attention sur la qualité « assez médiocre » des plaquettes issues de vergers qui trouvent principalement un débouché dans les chaufferies industrielles des très gros clients de la coopérative.
Broyage
Thierry Malmon de l’entreprise T.L.R Malmon de Lafrançaise a développé depuis 2019 une prestation de broyage. Il intervient dans les vergers, préalablement débarrassés des filets, des systèmes d’irrigation, des fils de fer et des piquets traités, au moyen de deux broyeurs, l’un de surface pour le premier passage sur la partie aérienne de l’arbre, l’autre à la suite qui descend dans le sol pour broyer la souche. Entre 8 et 12 h sont nécessaires pour broyer ainsi 1 ha.
Etienne Lafargue explique qu’après l’intervention de l’entreprise, il passera le décompacteur pour contrer l’effet de lissage occasionné par le second passage de broyeur. Comme il en a l’habitude depuis des années qu’il pratique le broyage, il replantera dès cet hiver : « C’est la planteuse qui fait le travail plus important, ça ne sert à rien de labourer. » Il apprécie le gain de temps que cette technique permet.
Il précise cependant que la première année, il renforce la fertilisation azotée pour éviter le phénomène da faim d’azote lié à la décomposition du bois. Dans ce but-là, d’autres producteurs qui utilisent le broyage ont aussi pris l’habitude d’implanter un couvert de légumineuses pendant un an avant de replanter sur la même parcelle.
Dominique Forneris
13 octobre 2023
Semis et variétés de blé tendre 2023
Les semis de blé vont commencer. Des compromis entre choix de variétés, date et densité de semis sont nécessaires. Chaque année, ARVALIS, institut technique agricole, expérimente et teste les variétés et techniques de production. Voici un retour d’une partie de leurs observations pour ces semis 2023.
Date et semis
Respecter les dates de semis en fonction des précocités… ou l’inverse est une histoire de compromis !
Chaque variété a une période de semis optimale qui lui permet d’éviter ou de limiter les risques climatiques (gel à épi 1 cm ou courant montaison, excès thermiques ou stress hydriques à la meïose…). Cette période dépend du rythme de développement de la variété (précocité à montaison et à maturité) et du climat.
La précocité à maturité d’une variété détermine la fin de sa période optimale de semis. Au-delà, elle s’expose aux accidents de fin de cycle : stress hydrique et excès thermiques de juin.
Les variétés ½ précoces, avec un cycle de développement long et en particulier une maturité tardive (Rubisko, LG Absalon…) doivent être réservées aux sols profonds, capables d’assurer une alimentation hydrique correcte jusqu’à la fin du remplissage du grain : limons argileux profonds ou argiles profondes. A l’inverse, les variétés précoces à épiaison (Izalco CS, Bologna, Prestance…) ont tendance à mieux se comporter en situations séchantes.
Densité de semis
La réussite de la culture du blé tendre passe en premier lieu par la maîtrise de l’implantation. La détermination précise du nombre de grains par m2 à semer est essentielle bien avant le semis de la céréale. Le nombre de grains par m2 à semer dépend de nombreux éléments tels que la date de semis, le type de sol, les pertes attendues à la levée compte-tenu des conditions au semis.
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