Productions végétales

Publié le 12 janvier 2024

 Bilan phyto fruits à noyau 2023 : 
Une année plus marquée par les intempéries que par les bio-agresseurs


Après 2 grosses années de gel, le printemps a été plus serein pour les arboriculteurs du Tarn-et-Garonne. Mais les intempéries ont ensuite fortement touchés certains secteurs de production au mois de juin (grêle et tempête). En revanche, maladies et ravageurs se sont fait discrets, retour sur le bilan phytosanitaire de l’année 2023. Pas de gel mais de violents orages Après 2 années de gel de printemps mémorables en 2021 et 2022, les arbres à noyaux ont échappé à cela en 2023. Les pruniers japonais et abricotiers précoces ont démarré tôt, mais ils ont vite été stoppés dans leur élan par l’arrivée du froid en février, juste à temps avant que les stades vraiment sensibles au gel ne démarrent. Le réchauffement des températures à partir du 10 mars a remis toutes les espèces en marche avec des stades phénologiques plutôt en retard finalement, pour revenir presque normaux à la récolte. C’est par contre le mois de juin qui a marqué la saison des intempéries avec les violents orages successifs de la fin du mois qui ont occasionné des gros dégâts de grêle. Puis la tempête dans le secteur autour de Moissac qui a mis à terre des vergers entiers. D’un point de vue phytosanitaire, les conditions météo ont été plutôt pluvieuses sur le printemps au moment des périodes à risques pour le monilia fleurs et rameaux, la rouille ou la cloque. Les vols des premières générations de lépidoptères ont aussi subi de mauvaises conditions météo. Puis l’été chaud et sec a freiné les maladies de conservation sans forcément favoriser beaucoup les insectes. Au global, les dégâts phytosanitaires ont été rares et de faible intensité la plupart du temps en 2023.

Marie Dordolo CA82

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14 novembre 2023

 Le stockage du carbone en grandes cultures : une solution pour atténuer le changement climatique

Dans le cadre du Plan de relance annoncé par le gouvernement en septembre 2020, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et l’ADEME ont lancé un appel à projet intitulé « Bon Diagnostic Carbone » ayant pour objectif de permettre à des agriculteurs de se lancer dans la labélisation bas carbone. Les chambres d’agriculture ont répondu à cet appel à projet.

Pour rappel, le Label Bas Carbone permet aux agriculteurs de «vendre le carbone » qu’ils ont stockés et/ou n’ont pas émis, sur un marché volontaire du carbone. Le carbone est vendu sous forme de crédit carbone (correspondant à 1 Tonne équivalent CO2 (Teq.CO2)), calculé sur la base de changements ou d’améliorations de pratiques. Ces changements visent à émettre moins de Gaz à Effet de Serre (GES) ou à stocker du carbone dans les sols agricoles. Le Label Bas Carbone consiste en une labélisation d’un projet de 5 années durant lesquelles sont mis en place ces changements.

Ainsi, 22 exploitations ont été diagnostiquées dans le département du Tarn-et-Garonne dans le cadre de ce dispositif, dont 7 exploitations en grandes cultures. Ces exploitations ont été diagnostiquées avec l’outil CarboneExtract d’Agrosolution. Ils ont permis de conforter les résultats obtenus lors de précédents diagnostics effectués en 2022 pour obtenir des références.

Les principaux postes d’émissions de GES en grandes cultures sont les émissions directes liées à l’apport d’azote, elle représente en moyenne la moitié des émissions totales ; et les émissions indirectes liées à  l’empreinte des engrais minéraux (fabrication, transport,…), elle représente un quart des émissions totales. Ces émissions sont principalement dues au processus naturel de dénitrification qui a lieu dans le sol. Un meilleur pilotage de la fertilisation azotée permet de limiter ces émissions et de maximiser l’assimilation par les plantes.

Les principaux leviers utilisés pour stocker du carbone sont l’implantation de couverts végétaux et l’augmentation de la biomasse produite par ces derniers. La quantité de carbone stockée peut-être très variable d’une exploitation à l’autre car très dépendante du type de sol sur lesquels sont implantés les couverts végétaux et de la quantité initiale de carbone déjà stockée dans le sol, elle varie de 10 Teq.CO2 à 80 Teq.CO2.

Alban Soleau, Chambre d’agriculture 82

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31 octobre 2023

 Fin de vie des vergers : le broyage et le déchiquetage en plaquettes comme alternatives au brûlage 

Comment gérer la fin de vie d’un verger ? Pour apporter des éléments de réponse à cette question et en discuter, la Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne a saisi l’occasion d’un chantier programmé chez Etienne Lafargue, arboriculteur à Mirabel, pour organiser une rencontre sur le terrain autour des différentes pratiques le 4 octobre dernier. Bien qu’il n’existe pas de données chiffrées précises, le brûlage après arrachage reste majoritaire. Pour le bois issu de vergers, il est en effet toléré dans le département si celui-ci est préalablement débarrassé de tout élément étranger (fils de fer, filets, irrigation et même piquets s’ils sont traités). Les conditions à respecter sont notamment de se tenir à plus de 200 m d’une zone boisée en été, de respecter des horaires (de 11h à 15h30 de décembre à février et de 10h à 16h30 le reste de l’année), de brûler du bois sec et bien sûr en l’absence de vent. Toutefois, les nuisances sont nombreuses, pour les riverains, l’environnement, le climat…

De nouvelles approches se développent telles que le broyage avec enfouissement des résidus et le déchiquetage en plaquettes. Et des thèmes connexes émergent tels que le stockage du carbone, la matière organique, la fertilisation. Autant de sujets abordés sur cet après-midi riche d’informations et d’échanges, qui a aussi été l’occasion pour les participants d’assister au broyage d’un vieux verger de prunier en direct !

Déchiquetage en plaquettes

La transformation en plaquettes est l’une des alternatives au brûlage. Gabin Garrigues, animateur à la FD Cuma 82 a présenté la prestation déchiquetage proposée par l’Union des Cuma Bois Energie, une structure interdépartementale créée en 2009 qui compte 90 adhérents. Elle est équipée d’une déchiqueteuse qui se déplace sur les chantiers. Elle peut produire des plaquettes de 3 dimensions différentes selon l’usage auquel elles sont destinées : paillage pour animaux et horticole, chaufferies de particuliers et industrielles. En arboriculture, elle n’a pour l’instant pas été utilisée dans notre département. Toutefois, l’animateur a évoqué deux points de vigilance, la terre des souches et les fils de fer pris dans le tronc, qui peuvent endommager la machine et déprécier la qualité des plaquettes.

La coopérative forestière Alliance Forêt Bois quant à elle travaille à l’échelle industrielle le bois énergie à partir des bois d’élagage et de recyclage (emballages, palettes…), des vergers, voire d’une partie du bois forestier. La prestation en verger porte sur la coupe au ras du sol, le débardage jusqu’à un site accessible où il sera laissé en place un certain temps pour lui permettre de perdre son humidité. L’intervention sur place avec le broyeur se fait de préférence en hiver, pour être directement livré en chaufferie. L’intervenant a toutefois attiré l’attention sur la qualité « assez médiocre » des plaquettes issues de vergers qui trouvent principalement un débouché dans les chaufferies industrielles des très gros clients de la coopérative.

Broyage

Thierry Malmon de l’entreprise T.L.R Malmon de Lafrançaise a développé depuis 2019 une prestation de broyage. Il intervient dans les vergers, préalablement débarrassés des filets, des systèmes d’irrigation, des fils de fer et des piquets traités, au moyen de deux broyeurs, l’un de surface pour le premier passage sur la partie aérienne de l’arbre, l’autre à la suite qui descend dans le sol pour broyer la souche. Entre 8 et 12 h sont nécessaires pour broyer ainsi 1 ha.

Etienne Lafargue explique qu’après l’intervention de l’entreprise, il passera le décompacteur pour contrer l’effet de lissage occasionné par le second passage de broyeur. Comme il en a l’habitude depuis des années qu’il pratique le broyage, il replantera dès cet hiver : « C’est la planteuse qui fait le travail plus important, ça ne sert à rien de labourer. » Il apprécie le gain de temps que cette technique permet.

Il précise cependant que la première année, il renforce la fertilisation azotée pour éviter le phénomène da faim d’azote lié à la décomposition du bois. Dans ce but-là, d’autres producteurs qui utilisent le broyage ont aussi pris l’habitude d’implanter un couvert de légumineuses pendant un an avant de replanter sur la même parcelle.

Dominique Forneris