Productions végétales
21 septembre 2023
Couverts végétaux : tous concernés
L’automne arrive et des semis de couverts végétaux sont en projet. Ils sont obligatoires dans certains cas à la fois pour répondre à la PAC et la Directive Nitrates. Vu la complexité des différentes règles, un récapitulatif s’impose.
1-Voici des cas où un couvert semé peut être obligatoire :
2-Quel type de couvert semer ?
En 2023, les règles de la directive nitrates et de la pac n’imposent pas d’espèces ou de mélanges d’espèces. Cela devrait évoluer en 2024.
Le choix répond à de multiples motivations : cultures dans la rotation, type de sol, disponibilité des semences certifiées ou de ferme,…. Le mélange d’espèces est un choix souvent plus judicieux. Venez à des visites de bout de champ, réunions, et parlez-en.
Quelques idées simplifiées de semis d’automne :
- en sol argileux : féverole 150 kg/ha ou féverole 120 kg + radis 8kg + phacélie 4 kg. Attention aux graminées (évitez l’avoine).
- en sol limoneux ou de boulbènes : féverole 150 kg/ha ou féverole 120kg + seigle 40 kg + phacélie 4 kg
Sophie TUYERES, Chambre d'agriculture 82
Vendredi 21 juillet
AOP Fronton : Les terroirs viticoles caractérisés et cartographiés
Le Syndicat des vignerons de l’AOP Fronton, dans le cadre du projet de coopération « Secrets du Sud-Ouest, de vins en découverte »*, a lancé une étude de caractérisation et de cartographie des terroirs viticoles de l’appellation. La réalisation de ces travaux a été confiée à l’Institut Français de la Vigne et du Vin, plus précisément à sa cellule terroir qui a opéré selon une méthode définie par l’INRA d’Angers.
Après une première restitution de l’étude réservée aux vignerons qui a eu lieu le 11 juillet, une seconde présentation destinée à un public plus large composé des partenaires techniques et financiers de l’AOP Fronton a été organisée le lendemain, salle du Préau des Chevaliers de Malte, à Fronton.
« C’est une superbe étude qui permettra des prises de décisions en conscience. Elle donne des éléments clés pour appréhender les modifications climatiques et c’est aussi un outil pour aménager le territoire. C’est un bien commun. » a résumé le président du Syndicat des vignerons, Frédéric Ribes en guise de propos introductif à la réunion.
Les objectifs poursuivis par l’étude ont été précisés par le pédologue Pierre Mailé qui, avec l’équipe de la cellule terroirs de l’IFV, a travaillé sur le projet : il s’agit d’acquérir une connaissance du milieu dans ses différences pédologiques, agro-géologiques et paysagères-climatiques afin de guider les adaptations de techniques et pratiques. Plus largement, l’enjeu réside dans la préservation du territoire et la défense du vignoble.
Un outil d’aide à la décision pour les vignerons…
Pour parvenir à acquérir les données terrain des 1 602 ha cartographiés, pas moins de 1 958 sondages à la tarière de 1 m de profondeur ont été réalisés et 42 fosses ont été ouvertes ainsi que 7 affleurements exploités. Ainsi, 20 unités de terroir de base ont été définies, pour 90% représentées sur les terrasses moyenne et inférieure. En outre, les caractérisations et cartographie ont porté sur l’hydromorphie (drainage naturel de l’eau dans les sols), la pierrosité, la réserve utilisable maximale en eau des sols, le potentiel de vigueur conféré par les sols, le potentiel de précocité. Ces paramètres combinés permettent de proposer une cartographie de l’adaptation des porte-greffes. Au terme de l’étude, l’IFV délivre un rapport ainsi qu’un outil cartographique qui sera déployé via le Syndicat. Des formations seront dispensées auprès des conseillers et techniciens de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne « pour bien digérer l’outil ».
… et pour le territoire
« Il n’y a pas de bons et mauvais terroirs, il y a des terroirs caractérisés et non pas hiérarchisés. » a insisté le directeur du Syndicat, Benjamin Piccoli, invitant chaque vigneron, chaque collectif à s’en saisir. Des exemples de valorisations commerciales et touristiques prenant appui sur les bases solides d’études de ce type ont été donnés et discutés. Les stratégies de renouvellement du vignoble, de transmission, d’urbanisation… ont été évoquées. « C’est maintenant que ça démarre ! » c’est exclamé pour conclure Frédéric Ribes.
- Projet de coopération LEADER oenotourisme entre 5 territoires, porté par Tarn et Garonne tourisme. L’étude de caractérisation et cartographie des terroirs de l’AOP Fronton, réalisée en partenariat avec le GAL Garonne Quercy Gascogne (82) et le GAL du Pays Tolosan (31), en est l’une des actions.
Dominique Forneris
9 juin 2023
Punaises diaboliques :
stratégie de lutte en arboriculture
En 2022, les punaises et notamment la punaise diabolique ont causé d’importants dégâts sur les différentes espèces fruitière. Et en ce début de saison 2023, nous déplorons déjà quelques dégâts sur cerises et de fortes populations dans les pièges La punaise diabolique (Halyomorpha Halys) est une espèce de punaise particulièrement virulente, d’origine asiatique et observée en France depuis 2012. Cette punaise a d’abord envahi l’Italie et la Suisse où elle a provoqué de très gros dégâts sur cultures fruitières (noisetiers, kiwi, pommiers….), légumières (tomates, aubergines…) , petits fruits (framboise) et aussi sur cultures annuelles (maïs, soja…). Sur la région, les premiers soupçons de dégâts remontent à 2017 sur kiwi et noisettes, et à 2018 sur pomme. Depuis, nous avons observé la présence de dégâts sur un nombre croissant de parcelles. Pour ce qui est de la pomme, les vergers très touchés restaient malgré tout relativement peu nombreux jusqu’en 2022. Avec des dégâts essentiellement sur des variétés tardives (Granny, Juliet, Swing, Fuji…). L’an passé, nous avons assisté à une explosion des dégâts, notamment sur pomme, avec de très nombreuses parcelles touchées et des niveaux de dégâts multipliés par 10 par rapport aux années précédentes. Et la présence de quelques dégâts sur variétés précoces comme Gala. Sans doute les conditions très sèches de l’année ont-elles exacerbées le problème en concentrant les punaises sur les parcelles irriguées et donc sur les vergers. En ce début 2023, nous observons déjà des dégâts sur cerises ; et les piégeages d’adultes sont relativement importants. A l’heure où les premières jeunes larves ne devraient pas tarder à être observées en verger, il nous semble intéressant de faire un point sur les avancées récentes des stratégies de lutte. En effet, depuis quelques années, de nombreux projets de recherche et d’expérimentation visent à explorer diverses méthode de lutte contre les punaises, tant en cultures maraîchères qu’en arboriculture. Nous savons dès à présent qu’il faudra combiner les méthodes de lutte afin de gérer durablement ces populations de punaises.
Le suivi des populations
C’est un préalable à toute méthode de lutte, qu’elle soit chimique ou alternative. Suite aux nombreuses expériences réalisées ces dernières années dans les différents bassins de production, nous disposons aujourd’hui de pièges relativement efficaces qui nous permettent de bien suivre les populations de punaises diaboliques, et notamment de déceler la présence des jeunes larves. Il s’agit de pièges à phéromones qui utilisent la phéromone d’agrégation TRECE. Deux pièges aux performances comparables existent : le piège Diablex (ex Rescue) et le piège Shindo. Si vous posez des pièges, il est important que celui-ci soit en contact avec de la végétation, un fil de palissage ou directement sur le sol afin de pouvoir piéger des larves, celles-ci ne volant pas et se déplaçant uniquement en marchant. Des frappages réguliers peuvent également permettre de suivre les populations. Sur la région, dans le cadre du BSV, 15 pièges Diablex/TRECE nous permettent de suivre les populations de punaise diabolique. Pour compléter ces informations, et avoir un caractère prévisionnel, les travaux de modélisation initiés par les Canadiens (CIPRA) et par les Américains (Nielsen) ont été repris par différents collègues (INRAE, Bureau Interprofessionnel du Kiwi, Chambre Régionale d’Agriculture de Savoie…) afin de les valider dans nos conditions. Le BIK, notamment, a suivi en laboratoire la maturité ovarienne de femelles de punaises afin de déterminer les périodes de pic de ponte et de valider les modèles. Les prévisions issues de ces modèlent sont diffusées par le BIK et via certains réseaux de stations météo (TCSD…). Pour 2023, les modèles prévoient l’apparition des premières larves cette semaine. A l’heure où nous écrivons cet article, nous n’avons pas encore observé de larves en verger, ni dans les pièges. Mais les piégeages ont débuté sous abris froid en maraichage.
Photo CA82
Julie Cadot, Jean-Louis Sagnes, Chambre d’agriculture 82
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