Publié le 30 décembre 2024

Multiplication des semences biologiques :
une journée inter-départements dans le Tarn-et-Garonne

La Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne accueillait le 25 novembre dernier une journée sur la multiplication des semences en agriculture biologique, en partenariat avec la Chambre d’agriculture d’Occitanie et les Chambres d’agriculture de la Haute-Garonne et de l’Aude. Étaient aussi co-organisateurs : la Coopération agricole, l’interprofession des semences et plants (SEMAE), la Fédération Nationale des Agriculteurs Multiplicateurs de Semences (FNAMS) et le syndicat départemental des agriculteurs multiplicateurs de semences (SAMS) du 81. La société RAGT Semences est également intervenue. Ils invitaient ainsi les producteurs intéressés par le sujet à Albefeuille-Lagarde.

La matinée a été consacrée à des présentations en salle, complétées par des échanges autour d’affiches sur le thèmes. Après une pause repas assurée par des producteurs du réseau « Bienvenue à la ferme », la journée s’est poursuivie par une partie sur le terrain, avec un focus sur le matériel spécifique aux semences.

Une rencontre suite à un forum régional qui avait rassemblé 80 personnes

Anne Glandières, chargée de mission agriculture biologique à la Chambre régionale, a introduit la rencontre en recontextualisant ce travail sur les semences biologiques, qui a débuté en 2020 avec des webinaires. Cet événement à Albefeuille fait suite au succès d’un forum régional qui s’était ensuite tenu en 2021 à Revel, et avait alors rassemblé 80 participants, issus d’une dizaine de départements. En était ressortie l’envie de poursuivre les rencontres sur ce thème, à l’échelle interdépartementale. Mais la poursuite de ce travail s’était vue freinée par la crise covid limitant les rassemblements. Cette rencontre du 25 novembre dernier a donc relancé le projet.

Des experts disponibles dans le Sud-Ouest

Dans un premier temps, un point sur l’évolution du marché biologique français, la dynamique de production des grandes cultures biologiques et l’évolution des utilisations de semences biologiques était exposé. Régis Boisseau, délégué régional du SEMAE Sud-Ouest, est ensuite intervenu pour apporter des données en termes de surfaces. Rappelant aussi le rôle de cette interprofession, à savoir représenter l’ensemble des acteurs de la filière, soit 54 fédérations et associations professionnelles, et soulignant l’importance de faire consensus. Et de préciser : « Depuis que le SEMAE s’est ouvert aux semences biologiques, nous travaillons davantage en transversalité ». C’est en effet l’agriculture biologique qui a permis de créer la première commission transversale. La FNAMS, qui a pour mission d’élaborer des références agronomiques et économiques, de promouvoir la production de semences et de défendre les intérêts des agriculteurs multiplicateurs de semences, intervenait aussi. Installé depuis 25 ans sur l’exploitation familiale dans le Lot-et-Garonne, Yannick Pipino, président régional, a toujours produit des semences, qui représentent 70 % de son chiffre d’affaires. Et il y a 5 ans, il s’est lancé dans l’aventure du bio. Parmi les conseils tirés de son expérience et de son implication à la fédération, l’agriculteur a notamment insisté sur la contractualisation : « La partie contractuelle est très spécifique à la semence ; il y a des conditions requises au départ. », appuyant : « Il faut bien lire le contrat. ». Et concernant l’isolement : « La notion d’isolement est primordiale en production de semences, d’où l’intérêt de développer un réseau et de voir sur le long terme. Il faut aussi acheter du matériel en commun car c’est onéreux ». De plus, il recommande aussi de « bien poser les coûts de production, car c’est la base de tout ». À ce propos, un outil créé par la fédération est disponible pour accompagner les agriculteurs multiplicateurs de semences dans l’estimation de leur marge : « MargiSEM ». Enfin, « Bien choisir son partenaire [l’entreprise semencière] » et « bien s’entourer techniquement » lui semblent essentiels.

Par la suite, les présentations et échanges autour des affiches ont apporté des précisions sur la réglementation et la contractualisation ou encore sur les avantages et inconvénients de la production de semences potagères, fourragères et de semences de céréales et oléagineux. Des exemples d’itinéraires techniques ou encore les prérequis pour démarrer étaient aussi exposés.

L’après-midi, Jérôme Sarraute, agriculteur qui cultive 80 ha de maïs semences (en conventionnel) depuis de nombreuses années, a présenté son matériel au groupe.

Une autre journée sur ce thème a eu lieu la semaine suivante, le 2 décembre en Haute-Garonne.

Raphaëlle Lenoble