Productions végétales

13 octobre 2023

 Semis et variétés de blé tendre 2023

Les semis de blé vont commencer. Des compromis entre choix de variétés, date et densité de semis sont nécessaires. Chaque année, ARVALIS, institut technique agricole, expérimente et teste les variétés et techniques de production. Voici un retour d’une partie de leurs observations pour ces semis 2023.

 Date et semis

Respecter les dates de semis en fonction des précocités… ou l’inverse est une histoire de compromis !

Chaque variété a une période de semis optimale qui lui permet d’éviter ou de limiter les risques climatiques (gel à épi 1 cm ou courant montaison, excès thermiques ou stress hydriques à la meïose…). Cette période dépend du rythme de développement de la variété (précocité à montaison et à maturité) et du climat.

La précocité à maturité d’une variété détermine la fin de sa période optimale de semis. Au-delà, elle s’expose aux accidents de fin de cycle : stress hydrique et excès thermiques de juin.

Les variétés ½ précoces, avec un cycle de développement long et en particulier une maturité tardive (Rubisko, LG Absalon…) doivent être réservées aux sols profonds, capables d’assurer une alimentation hydrique correcte jusqu’à la fin du remplissage du grain : limons argileux profonds ou argiles profondes. A l’inverse, les variétés précoces à épiaison (Izalco CS, Bologna, Prestance…) ont tendance à mieux se comporter en situations séchantes.

 

 

Densité de semis

La réussite de la culture du blé tendre passe en premier lieu par la maîtrise de l’implantation. La détermination précise du nombre de grains par m2 à semer est essentielle bien avant le semis de la céréale. Le nombre de grains par m2 à semer dépend de nombreux éléments tels que la date de semis, le type de sol, les pertes attendues à la levée compte-tenu des conditions au semis.

 

 21 septembre 2023

 Couverts végétaux : tous concernés

L’automne arrive et des semis de couverts végétaux sont en projet. Ils sont obligatoires dans certains cas à la fois pour répondre à la PAC et la Directive Nitrates. Vu la complexité des différentes règles, un récapitulatif s’impose.

 

1-Voici des cas où un couvert semé peut être obligatoire :

 

2-Quel type de couvert semer ?

En 2023, les règles de la directive nitrates et de la pac n’imposent pas d’espèces ou de mélanges d’espèces. Cela devrait évoluer en 2024.

Le choix répond à de multiples motivations : cultures dans la rotation, type de sol, disponibilité des semences certifiées ou de ferme,…. Le mélange d’espèces est un choix souvent plus judicieux. Venez à des visites de bout de champ, réunions, et parlez-en.

Quelques idées simplifiées de semis d’automne :

  • en sol argileux : féverole 150 kg/ha ou féverole 120 kg + radis 8kg + phacélie 4 kg. Attention aux graminées (évitez l’avoine).
  • en sol limoneux ou de boulbènes : féverole 150 kg/ha ou féverole 120kg + seigle 40 kg + phacélie 4 kg

 

Sophie TUYERES, Chambre d'agriculture 82

 

Vendredi 21 juillet

 AOP Fronton : Les terroirs viticoles caractérisés et cartographiés

Le Syndicat des vignerons de l’AOP Fronton, dans le cadre du projet de coopération « Secrets du Sud-Ouest, de vins en découverte »*, a lancé une étude de caractérisation et de cartographie des terroirs viticoles de l’appellation. La réalisation de ces travaux a été confiée à l’Institut Français de la Vigne et du Vin, plus précisément à sa cellule terroir qui a opéré selon une méthode définie par l’INRA d’Angers.

Après une première restitution de l’étude réservée aux vignerons qui a eu lieu le 11 juillet, une seconde présentation destinée à un public plus large composé des partenaires techniques et financiers de l’AOP Fronton a été organisée le lendemain, salle du Préau des Chevaliers de Malte, à Fronton.

« C’est une superbe étude qui permettra des prises de décisions en conscience. Elle donne des éléments clés pour appréhender les modifications climatiques et c’est aussi un outil pour aménager le territoire. C’est un bien commun. » a résumé le président du Syndicat des vignerons, Frédéric Ribes en guise de propos introductif à la réunion.

Les objectifs poursuivis par l’étude ont été précisés par le pédologue Pierre Mailé qui, avec l’équipe de la cellule terroirs de l’IFV, a travaillé sur le projet : il s’agit d’acquérir une connaissance du milieu dans ses différences pédologiques, agro-géologiques et paysagères-climatiques afin de guider les adaptations de techniques et pratiques. Plus largement, l’enjeu réside dans la préservation du territoire et la défense du vignoble.

Un outil d’aide à la décision pour les vignerons…

Pour parvenir à acquérir les données terrain des 1 602 ha cartographiés, pas moins de 1 958 sondages à la tarière de 1 m de profondeur ont été réalisés et 42 fosses ont été ouvertes ainsi que 7 affleurements exploités. Ainsi, 20 unités de terroir de base ont été définies, pour 90% représentées sur les terrasses moyenne et inférieure. En outre, les caractérisations et cartographie ont porté sur l’hydromorphie (drainage naturel de l’eau dans les sols), la pierrosité, la réserve utilisable maximale en eau des sols, le potentiel de vigueur conféré par les sols, le potentiel de précocité. Ces paramètres combinés permettent de proposer une cartographie de l’adaptation des porte-greffes. Au terme de l’étude, l’IFV délivre un rapport ainsi qu’un outil cartographique qui sera déployé via le Syndicat. Des formations seront dispensées auprès des conseillers et techniciens de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne « pour bien digérer l’outil ».

… et pour le territoire

« Il n’y a pas de bons et mauvais terroirs, il y a des terroirs caractérisés et non pas hiérarchisés. » a insisté le directeur du Syndicat, Benjamin Piccoli, invitant chaque vigneron, chaque collectif à s’en saisir.   Des exemples de valorisations commerciales et touristiques prenant appui sur les bases solides d’études de ce type ont été donnés et discutés. Les stratégies de renouvellement du vignoble, de transmission, d’urbanisation… ont été évoquées. « C’est maintenant que ça démarre ! » c’est exclamé pour conclure Frédéric Ribes.

  • Projet de coopération LEADER oenotourisme entre 5 territoires, porté par Tarn et Garonne tourisme. L’étude de caractérisation et cartographie des terroirs de l’AOP Fronton, réalisée en partenariat avec le GAL Garonne Quercy Gascogne (82) et le GAL du Pays Tolosan (31), en est l’une des actions.

Dominique Forneris