Productions végétales
Publié le 7 juin 2024AOPn Prune : un plan d'actions pour ne pas revivre 2023
Sur convocation du président Joël Boyer, l’assemblée générale de l’AOPn Prune s’est déroulée le 23 mai dans les locaux de la Chambre d’agriculture à Montauban. L’occasion de revenir sur la traumatisante campagne 2023 dont les enseignements ont débouché sur un plan d’actions visant à retrouver de la valeur à l’amont. Parmi les décisions prises figure l’évolution de la gouvernance avec la mise en place d’une co-présidence dévolue à Jérôme Capel, producteur de prune à Cazes-Mondenard. De cette crise, une feuille de route a émergé collectivement, comportant la mise en place d’une cellule de suivi du marché, l’engagement à rejoindre la démarche Vergers écoresponsables, la reconstitution d’un inventaire verger mais aussi l’évolution statutaire de l’association vers une SICA.
Préparer 2024
D’ores et déjà, l’AOPn s’est attachée à préparer la campagne 2024, notamment à l’occasion du medFEL à Perpignan fin avril et lors de la journée Interfel « amont-aval » du 21 mai. Les prévisions font état d’une récolte dans la fourchette moyenne-basse, aux alentours de 80% d’un potentiel normal de production. Alors que l’offre française d’abricots est annoncée en net repli, le contexte global d’offre de fruits d’été, plus équilibrée, « permet de partir plus serein » a considéré Jérôme Capel. A l’occasion de ces deux événements, l’AOPn a réexprimé ses attentes vis à vis de l’aval « pour ne pas revivre 2023 » : des prix rémunérateurs à la hauteur de l’augmentation des charges et des efforts d’évolution qualitative, sur les exploitations comme en station : « je crois que c’est entendu ! » a conclu Joël Boyer. Restent des constats porteurs d’optimisme pour la filière prune qui ont été rappelés : « la prune de table est le seul fruit non mécanisable dont le potentiel de production a augmenté sur ces dix dernières années ». Après deux années de gel, : « nous avons en 2023 – avec un plein potentiel de production- retrouvé de nombreuses positions perdues, constaté un relatif recul des importations et surtout renoué avec plus de 40% de ménages acheteurs ». Camille Delaporte d’Hexavalor, qui a pris la relève de Fabienne Ruamps désormais retraitée, sur le volet communication, a présenté le bilan des actions 2023. Le message « La prune, le goût à tout prix ! » faisait référence à la saveur mais aussi à l’accessibilité budgétaire au produit. Cette année, l’axe de communication choisi,
« La prune, en direct des vergers ! » fera écho à la fois au mouvement des agriculteurs et anticipera la démarche Vergers écoresponsables. Pour le co-président Jérôme Capel, cette démarche, volontaire a-t-il été rappelé, est « un défi pour aller chercher de la marge en verger et retrouver motivation et vitalité sur les exploitations ».
Dominique Forneris
Publié le 24 mai 2024Halte aux oiseaux : des leviers à combiner
Les dégâts d’oiseaux à la levée sont une préoccupation majeure pour les agriculteurs. Aucune solution miracle n’existe à ce jour, par contre plusieurs leviers ont été identifiés et leur mise en œuvre combinée permettra d’atténuer les dégâts. Voici une synthèse des stratégies testées ou en étude par Terres Inovia.
Une période critique de 2 semaines à partir de l’émergence face aux colombidés, et dès le semis pour les corvidés
Corneilles ou corbeaux freux, peuvent causer des dégâts dès le semis, en s’attaquant aux graines. Les pigeons ramiers et pigeons de ville quant à eux vont plutôt consommer les cotylédons, et sont les plus fréquents dans le Sud-Ouest. La fenêtre de sensibilité des plantules de tournesol aux dégâts de pigeon ramier dure environ 2 semaines de l’émergence à la première paire de feuilles. Les lésions des cotylédons (consommation partielle, à gauche sur la photo) ne sont pas préjudiciables pour la culture contrairement aux dégâts sur apex tige (apex sectionné, à droite sur la photo), l’observation du type de dégât est donc indispensable avant de prendre une éventuelle décision de re-semis.
Ingrid Barrier, Chambre d'agriculture 82
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Publié le 3 mai 2024CEFEL : des projets pour répondre au mieux aux besoins de la filière
Le CEFEL, Centre d’Expérimentation Fruits et Légumes, a tenu son assemblée générale le 24 avril dans ses locaux de Montauban, sous la présidence d’Yvon Sarraute. Retour sur une année 2023 contrariées par les aléas climatiques mais riche d’initiatives et d’expérimentations (lire encadré) ainsi que de réflexions prospectives qui ont été présentées aux adhérents et partenaires. A l’instar de l’ensemble des producteurs, le CEFEL n’a pas été épargné par le climat de l’année 2023, en particulier par la tempête du 20 juin qui a frappé son site de Moissac, malmenant ses productions et certains de ses essais, infligeant des pertes financières à la SICA. Elles ont toutefois été contenues grâce à la maîtrise des dépenses dans un contexte inflationniste et à des recettes supérieures aux prévisions. Les investissements ont été réalisés conformément au programme prévu. L’année 2023 a aussi été marquée par l’organisation sur le site de Montauban de la Journée Pomme, événement professionnel national porté par l’ANPP qui a rassemblé près de 400 pommiculteurs venus rencontrer les exposants et profiter du dense et instructif programme de démonstrations et conférences. D’ores et déjà, le CEFEL, par la voix de sa directrice, Marie-Eve Biargues, a exprimé son souhait de renouveler l’opération en 2025. Pour 2024, les investissements sont liés d’une part aux plantations de pommiers et de vigne et d’autre part au projet du Groupe Opéra-tionnel du Partenariat Européen pour l’Innovation (GO PEI) déposé auprès de la Région Occitanie avec différents partenaires, dont la Chambre d’agriculture 82, concernant l’irrigation et la gestion de l’eau. Dans ce cadre, le CEFEL qui travaillerait sur pommier et prunier, prévoit l’achat de sondes tensiométriques.
Garder le leadership sur la conservation
Par ailleurs, le CEFEL, dernière et seule station régionale d’expérimentation à être spécialisée sur la conservation, travaille sur un projet de renouvellement de ses équipements frigorifiques, dont l’installation initiale date des années 80. Il s’agit à la fois de faire une extension et de réhabiliter l’existant. Au terme des travaux, la station disposerait d’un équipement dimensionné aux besoins de l’expérimentation, a commenté Sébastien Ballion, directeur adjoint du CEFEL, énumérant six cellules en atmosphère contrôlée, pour certaines en froid négatif pour la poire et l’ail, et ozone ; sept cellules en froid normal dont trois pouvant comporter vingt-huit caissons et une permettant de réaliser de la maturation et enfin une cellule shelf life. Pour l’heure, les démarches techniques et administratives se poursuivent. Le démarrage des travaux est prévu pour la fin de l’année cette année ou le début 2025. Les expérimentations se poursuivront durant les travaux.
L’expérimentation au CEFEL en 2023
Bilan par thème : -Protection des cultures : 27 essais ; 105 modalités testées -Matériel végétal : 12 essais ; 125 variétés évaluées -Qualité/conservation des fruits : 12 essais ; 61 modalités expérimentées -Conduite et maîtrise de la charge : 14 essais ; 48 modalités testées Aperçu des expérimentations avec des brèves présentées par l’équipe technique qui compte Françoise Leix-Henry, Vincent Vallejo, Camille Cas-tebrunet, Ghislaine Monteils, Pascale Westercamp (CTIFL), Jean-François Saint-Hilary, Camille Marzorato et Malick Sowet.
Ail : Un essai a été mené sur la pourriture blanche, « un usage toujours mal pourvu » ; il sera reconduit en 2024.
Pomme : Dans le cadre du plan d’urgence phytosanitaire, cofinancé par Interfel et l’Etat, d’évaluation de stratégies de lutte alternatives aux produits pouvant être sujets à des réductions d’usage ou à des retraits à court ou moyen terme, le CEFEL a travaillé sur la tavelure, avec des essais qui s’appuient sur une combinaison de différents leviers. Et également sur le puceron avec l’évaluation de la stratégie de lutte automnale contre le puceron cendré afin de réduire le nombre d’IFT au printemps. Par ailleurs, des traitements au vergers avant récolte et après récolte sont testés dans le cadre du « combat permanent contre le phytophthora ». Un focus sur l’ozone, produit antibactérien et antifongique, par ailleurs peu rémanent et peu traçant, dans lequel la filière place de nombreux espoirs a été fait. Mais il est encore non autorisé en en Europe sur fruits et légumes frais. Le CEFEL a mis en place des essais portant sur la taille mécanique sur 6 variétés. Les premières tendances mettent en avant que, globalement, les arbres ont dans ce cas une charge supérieure à ceux ayant été taillés manuellement. En outre, un nouvel essai a été initié sur la conduite sur la variété Rosyglow avec trois modes : axe, bi-axe et multi-leader.
Melon : Un essai sur la lutte contre l’oïdium en melon AB a été présenté. L’oïdium a été très présent sur la campagne 2023, avec des impacts sur le rendement commercial et sur la qualité des fruits avec des pertes sur le taux de sucre. Les travaux seront poursuivis en 2024 sur la modulation de la dose de soufre. Le CEFEL teste également la sensibilité variétale à l’oïdium dans le cadre d’une expérimentation financée par FranceAgrimer.
Prune : Des essais en lien avec la lutte contre la rouille ont été exposés. En ce qui concerne la conservation des prunes américano-japonaises, un essai visant à évaluer la relation entre la teneur en matière sèche des fruits et leur évolution en conservation a été mené. Il a permis d’observer un meilleur comportement des fruits à matière sèche élevée.
Cerise : Un essai financé par la Région Occitanie et l’Agence de l’eau Adour-Garonne est mené sur les stratégies de lutte contre Drosophyla suzukii dans l’objectif d’évaluer l’intégration du Decis Tap DS. Des résultats intéressants ont été obtenus mais restent à confirmer. L’essai est reconduit cette année.
Raisin de table : Un essai a été conduit sur l’utilisation des Gibbérellines, hormones végétales utilisées pour augmenter le calibre des baies sur la variété Timpson. Il se poursuivra en 2024 sur un panel de variétés plus important.
D.F.
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