Productions végétales

Publié le 19 juillet 2024

APEFeL SO : La filière vigilante sur "son" OCM

L’Association des Produc-teurs de Fruits et Légu-mes du Sud-Ouest a tenu son assemblée générale le 28 juin dernier à l’Agropole d’Agen, sous la présidence de François Lafitte. De cette réunion riche en informations comme à l’accoutumée, il ressortait un éloge appuyé de l’organisation économique, modèle que l’APFeL SO promeut inlassablement, toutefois marqué de points de vigilance, voire d’inquiétude.
Il a d’abord été fait remarquer que l’OCM, dont le secteur des fruits et légumes a été précurseur, n’est plus « notre OCM », d’autres filières ayant adopté ce schéma. Sur les près de 600 OP reconnues en France, 195 concernent les F&L, dont 172 qui conduisent un programme opérationnel (PO). Dès à présent, l’APFeL SO se prépare à la renégociation de la prochaine PAC 2027, « qui approche à grand pas… dans un contexte politique européen singulier… ». L’enjeu est de conserver l’OCM dans le 1er pilier de la PAC, les notions de marché et de compétitivité devant primer. Il convient d’agir également pour le développement des OP/AOP ainsi que pour une sécurisation par rapport au droit de la concurrence.

Menaces sur l’attractivité des OP
Par ailleurs, il a été regretté une « torsion » de cet outil d’adaptation au marché au profit d’autres objectifs, notamment la transition agroécologique. « Ce n’est pas le bon outil pour cela. L’engagement dans la transition doit se faire mais pour tout le monde, pas seulement pour les agriculteurs en OP. » a insisté François Lafitte. Avant de poursuivre, sur les conséquences : « Nous sommes à la limite de l’acceptable. J’observe de jeunes producteurs qui veulent sortir des OP, des producteurs qui ne veulent plus s’engager compte tenu du niveau de complexité et des obligations, de l’intrusion dans la vie des entreprises. L’attractivité des OP est remise en cause. » Le président s’est livré sur les enjeux et perspectives pour la filière, alors que la complexité du contexte plonge les entreprises dans un épais brouillard, selon ses mots. Il a successivement interrogé la capacité à donner les mêmes règles de production au sein de l’Union européenne ; la capacité à assurer une logique de soutiens publics durables ; la capacité à apporter de la simplification administrative, dans laquelle il a inclus « la surenchère des cahiers des charges » ; la capacité à redonner de l’attractivité « pour des jeunes qui s’installent et qui s’épanouissent, il faut dégager de la marge ».

Dominique Forneris

 

Publié le 19 juillet 2024

CEFEL : des conditions climatiques peu favorables à la culture du melon

Le CEFEL a organisé, mardi 16 juillet en matinée, la première rencontre technique melon de la saison sur son site de Saint-Laurent, à Moissac. L’occasion pour Marie-Eve Biargues et Sébastien Ballion, respectivement directrice et directeur adjoint du Centre d’expérimentation de resituer pour l’assistance le programme melon 2024. Ce dernier porte sur trois axes, à savoir : le matériel végétal, la protection des cultures et l’agronomie/environnement. Il est doté d’un budget de l’ordre de 180 000 euros pour l’année et présente la particularité d’être bien accompagné par les différents financeurs publics qui interviennent à hauteur de 70%. A cela viennent s’ajouter les contributions professionnelles pour 15 à 18% et les financements apportés par les semenciers.

Pluie, nuits fraîches et manque de soleil : dans ce contexte météo, qu’en est-il de la situation sanitaire en melonnière ? En ce début de saison, la bactériose est le problème le plus présent, avec des symptômes en végétation et des pics sur fruits, a relaté Françoise Leix-Henry, technicienne au CEFEL. Différents types de pourriture sur fruits sont également observés sur les plantations d’avril, de même que du mildiou, dès la semaine 26, sans forte extension toutefois grâce à la stratégie de lutte préventive, a-t-elle poursuivi. Avant de résumer : « C’est compliqué, on a souvent plusieurs symptômes en association sur une même plante. ». En ce qui concerne les ravageurs, limaces, loches, escargots ont exercé une pression importante, mettant en échec la protection.

Rendements en berne

D’une façon générale, des systèmes racinaires mal implantés ainsi que des coulures de fruits et de mauvaises accroches laissent entrevoir des rendements en berne, a-t-elle conclu. Dans la foulée, la technicienne a présenté à l’assistance les premiers résultats des collections variétales chenille semi précoce et bâche non thermique. Ses collègues, Camille Marzorato et Camille Castebrunet ont pris la suite pour exposer une partie des essais conduits dans le cadre du projet COCOMEL, de sensibilité variétale à la bactériose et à la cladosporiose. L’assistance a été sollicitée pour participer à une dégustation de quatre variétés codées en vue de leur évaluation gustative, avant de se rendre sur la parcelle des essais.

Dominique Forneris

 

Publié le 7 juin 2024

AOPn Prune : un plan d'actions pour ne pas revivre 2023

Sur convocation du président Joël Boyer, l’assemblée générale de l’AOPn Prune s’est déroulée le 23 mai dans les locaux de la Chambre d’agriculture à Montauban. L’occasion de revenir sur la traumatisante campagne 2023 dont les enseignements ont débouché sur un plan d’actions visant à retrouver de la valeur à l’amont. Parmi les décisions prises figure l’évolution de la gouvernance avec la mise en place d’une co-présidence dévolue à Jérôme Capel, producteur de prune à Cazes-Mondenard. De cette crise, une feuille de route a émergé collectivement, comportant la mise en place d’une cellule de suivi du marché, l’engagement à rejoindre la démarche Vergers écoresponsables, la reconstitution d’un inventaire verger mais aussi l’évolution statutaire de l’association vers une SICA.

Préparer 2024
D’ores et déjà, l’AOPn s’est attachée à préparer la campagne 2024, notamment à l’occasion du medFEL à Perpignan fin avril et lors de la journée Interfel « amont-aval » du 21 mai. Les prévisions font état d’une récolte dans la fourchette moyenne-basse, aux alentours de 80% d’un potentiel normal de production. Alors que l’offre française d’abricots est annoncée en net repli, le contexte global d’offre de fruits d’été, plus équilibrée, « permet de partir plus serein » a considéré Jérôme Capel. A l’occasion de ces deux événements, l’AOPn a réexprimé ses attentes vis à vis de l’aval « pour ne pas revivre 2023 » : des prix rémunérateurs à la hauteur de l’augmentation des charges et des efforts d’évolution qualitative, sur les exploitations comme en station : « je crois que c’est entendu ! » a conclu Joël Boyer. Restent des constats porteurs d’optimisme pour la filière prune qui ont été rappelés : « la prune de table est le seul fruit non mécanisable dont le potentiel de production a augmenté sur ces dix dernières années ». Après deux années de gel, : « nous avons en 2023 – avec un plein potentiel de production- retrouvé de nombreuses positions perdues, constaté un relatif recul des importations et surtout renoué avec plus de 40% de ménages acheteurs ». Camille Delaporte d’Hexavalor, qui a pris la relève de Fabienne Ruamps désormais retraitée, sur le volet communication, a présenté le bilan des actions 2023. Le message « La prune, le goût à tout prix ! » faisait référence à la saveur mais aussi à l’accessibilité budgétaire au produit. Cette année, l’axe de communication choisi,
« La prune, en direct des vergers ! » fera écho à la fois au mouvement des agriculteurs et anticipera la démarche Vergers écoresponsables. Pour le co-président Jérôme Capel, cette démarche, volontaire a-t-il été rappelé, est « un défi pour aller chercher de la marge en verger et retrouver motivation et vitalité sur les exploitations ».

Dominique Forneris