Productions végétales
Publié le 25 novembre 2024
Grandes cultures bio : stabilisation des marchés
Une nouvelle fois, les chambres d’agriculture du Tarn-et-Garonne et du Lot se sont associées pour organiser une réunion d’information et d’échanges dédiée aux grandes cultures bio. Animée par les conseillères en agriculture biologique, respectivement Anne-Charlotte Penas et Georgia Saunders, cette rencontre s’est déroulée le mardi 12 novembre, à la salle des fêtes de Saint-Laurent-Lolmie, suivie d’une visite de terrain à Tréjouls.
Dans l’objectif de délivrer aux agriculteurs participants les dernières données du marché des grandes cultures bio, les organisatrices avaient convié Marianne Sanlaville de La Coopération Agricole Occitanie. Cette dernière est revenue sur les évolutions du marché bio français, de sa chute à partir de 2021 aux premiers signaux positifs de 2023 pour en venir à la situation présente. Au premier semestre 2024, une reprise de la consommation en valeur a été enregistrée dans les magasin spécialisés, tandis que les baisses se poursuivent en GMS (qui représentent encore 50% des parts de marché) mais s’avèrent moins marquées sur les marques de distributeurs. « Ce qui croit, c’est la vente directe. » a-t-elle précisé pour ce marché de l’alimentation humaine.
Pour les grandes cultures bio, 60 % de la consommation est réalisée par le marché de la nutrition animale. La consommation a chuté par ricochet au contexte de crise qu’ont traversé les filières d’élevage bio. Toutefois, sur ce marché également, une reprise se manifeste.
De nouvelles régions productrices
Toutes filières confondues, le nombre de producteurs bio poursuit son augmentation, (mais absence de données sur les surfaces). Au sein des filières bio, en grandes cultures, les déconversions restent assez fortes : « Sur 2024 a priori, le solde de producteurs devrait être négatif au national pour la 2ème année consécutive. » La région Occitanie occupe le premier rang avec 21% des surfaces et 22% des producteurs. En 2024, le Tarn-et-Garonne a enregistré 7 nouveaux producteurs et 3 déconversions, le Lot 10 nouveaux et une déconversion. L’intervenante a attiré l’attention sur l’arrivée de nouvelles régions productrices aux structures d’exploitations différentes et aux contraintes moindres, laissant craindre un risque de concurrence avec l’Occitanie où les grandes cultures bio répondent à un objectif de recherche de valeur.
Une collecte 2024/2025 impactée surtout par la baisse des surfaces en Occitanie
Sur la base du bilan des récoltes d’été et de l’estimation des récoltes d’automne reposant sur une enquête de collecte de La Coopération Agricole, l’année 2024 comme on pouvait s’y attendre n’est pas une bonne année. La collecte de blé par exemple enregistre en Occitanie une chute de 70%. Sur le total des espèces, la baisse est de 46%, davantage due à la baisse des surfaces qu’à l’effet du rendement, les surfaces en herbe (luzerne, coriandre) s’étant fortement développées en Occitanie.
Les bilans nationaux de fin de campagne 2024/2025 permettent d’estimer une utilisation du blé tendre par la meunerie stable et une utilisation par les fabricants d’aliments du bétail encore en baisse à 1%. Quant aux stocks de blé, ils sont très bas.
Préconisations d’emblavement 2025 pour l’Occitanie
« On est à la stabilisation ! » Pour l’alimentation humaine comme pour l’alimentation animale, espèce par espèce, elle a donné les perspectives pour 2025 : culture à développer, à maintenir ou à diminuer, en fonction des besoins du marché : à la hausse, équilibré ou encombré.
Un contexte qu’elle a résumé ainsi : un marché bio de l’alimentation humaine en cours de stabilisation ; une année 2024 déficitaire en grandes cultures bio ; un assainissement des stocks pour 2025 ; des cours des grandes cultures bio à la hausse. Elle a attiré l’attention sur les difficultés rencontrées par les outils régionaux en raison du manque de volume.
Dominique Forneris
Publié le 8 novembre 2024
Gestion de l'ambroisie agricole et non agricole
La Chambre d’Agriculture du Tarn et Garonne a organisé, mardi 10 septembre 2024, une rencontre technique sur la gestion de l’ambroisie dans un contexte de présence élevée avec les exploitants du secteur de Roquecor. Le CPIE Quercy Garonne, opérateur ambroisie pour la DD ARS 82, le Conseil Départemental et la FREDON Occitanie sont également intervenus lors de cette matinée. Cette rencontre visait à optimiser la lutte contre cette adventice nuisible aux cultures et à la santé humaine.
L’ambroisie à feuille d’armoise est présente sur le secteur depuis plusieurs décennies. Sa nuisibilité tient à la forte concurrence qu’elle exerce sur les cultures mais aussi à son pollen très allergisant, avec une estimation à plus de 10% de la population allergique. La plante n’est pas toxique, c’est uniquement son pollen qui pose des problèmes de santé. Elle produit de 500 à 2 000 graines qui sont viables potentiellement plus de 20 ans. Un arrêté préfectoral, datant de 2019, vise à mettre tous les moyens en œuvre pour la détruire.
Ingrid Ronteix, conseillère grandes cultures
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Publié le 19 juillet 2024
APEFeL SO : La filière vigilante sur "son" OCM
L’Association des Produc-teurs de Fruits et Légu-mes du Sud-Ouest a tenu son assemblée générale le 28 juin dernier à l’Agropole d’Agen, sous la présidence de François Lafitte. De cette réunion riche en informations comme à l’accoutumée, il ressortait un éloge appuyé de l’organisation économique, modèle que l’APFeL SO promeut inlassablement, toutefois marqué de points de vigilance, voire d’inquiétude.
Il a d’abord été fait remarquer que l’OCM, dont le secteur des fruits et légumes a été précurseur, n’est plus « notre OCM », d’autres filières ayant adopté ce schéma. Sur les près de 600 OP reconnues en France, 195 concernent les F&L, dont 172 qui conduisent un programme opérationnel (PO). Dès à présent, l’APFeL SO se prépare à la renégociation de la prochaine PAC 2027, « qui approche à grand pas… dans un contexte politique européen singulier… ». L’enjeu est de conserver l’OCM dans le 1er pilier de la PAC, les notions de marché et de compétitivité devant primer. Il convient d’agir également pour le développement des OP/AOP ainsi que pour une sécurisation par rapport au droit de la concurrence.
Menaces sur l’attractivité des OP
Par ailleurs, il a été regretté une « torsion » de cet outil d’adaptation au marché au profit d’autres objectifs, notamment la transition agroécologique. « Ce n’est pas le bon outil pour cela. L’engagement dans la transition doit se faire mais pour tout le monde, pas seulement pour les agriculteurs en OP. » a insisté François Lafitte. Avant de poursuivre, sur les conséquences : « Nous sommes à la limite de l’acceptable. J’observe de jeunes producteurs qui veulent sortir des OP, des producteurs qui ne veulent plus s’engager compte tenu du niveau de complexité et des obligations, de l’intrusion dans la vie des entreprises. L’attractivité des OP est remise en cause. » Le président s’est livré sur les enjeux et perspectives pour la filière, alors que la complexité du contexte plonge les entreprises dans un épais brouillard, selon ses mots. Il a successivement interrogé la capacité à donner les mêmes règles de production au sein de l’Union européenne ; la capacité à assurer une logique de soutiens publics durables ; la capacité à apporter de la simplification administrative, dans laquelle il a inclus « la surenchère des cahiers des charges » ; la capacité à redonner de l’attractivité « pour des jeunes qui s’installent et qui s’épanouissent, il faut dégager de la marge ».
Dominique Forneris
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