Productions végétales

Publié le 25 juillet 2025 

MELON
2ème rencontre technique au CEFEL : essais variétaux et point d’étape sur la saison

Mardi 22 juillet, le Centre d’Expérimentation en Fruits et Légumes organisait sa deuxième rencontre technique melon pour partager les derniers résultats de la collection bâche et les premiers de la collection variétale plein champ précoce. Le rendez-vous était donné dans les locaux du CEFEL à Montauban, puis sur une parcelle du centre.

Après un point sanitaire issu des données de la Chambre d’agriculture 82 au jour de la rencontre, Françoise Leix-Henry a présenté les résultats d’essais variétaux sous bâche non thermique. Sa collègue Camille Castebrunet a quant à elle zoomé sur la collection plein champ précoce. Ce sont des variétés à différents stades d’expérimentation qui ont été vues : le stade « introduction » pour les variétés uniquement numérotées, encore au stade des premiers tests. Si elles présentent un intérêt, elles seront alors baptisées et passeront au stade « confirmation » pour faire l’objet d’expérimentation plus poussée. Plusieurs critères ont été passés en revue : rendement brut et commercial, vigueur, taux de sucre, répartition des calibres, aspect des sillons et du pédoncule, robe, etc. Notons que l’orage de fin juin a causé d’importants dégâts sur le plein champ : la grêle a abîmé les fruits, laissant la place à la bactériose. Ajouté à cela le vent qui a endommagé les feuilles, les empêchant de jouer leur rôle de protection. L’ensemble des résultats sera présenté à la rencontre technique melon Sud-Ouest, en fin d’année.

La matinée s’est poursuivie par une dégustation au cours de laquelle chaque variété est évaluée selon des critères organoleptiques définis, et s’est conclue par des observations et échanges en plein champ.

La filière en crise à ce stade de la saison

Yvan Poiret, responsable du comité de pilotage melon du CEFEL, mais également président du syndicat interprofessionnel du melon du Quercy, s’inquiète de la situation de la production à ce jour. « Les fortes chaleurs de juin ont provoqué une avance de la production », entrainant des volumes importants qui saturent le marché. Il ajoute : « Les trois bassins de production connaissent un pic de production ensemble. Les cours vont baisser, c’est sûr ! ». Difficile de dire quel sera le bilan final de la saison 2025 à ce stade. « Espérons que le temps soit beau jusqu’à fin septembre au moins, pour une bonne saison », conclue-t-il.

RL

 

 

 

Publié le 15 juillet 2025 

LANCEMENT DE LA DÉMARCHE DACRA
Face aux enjeux climatiques, construire collectivement le verger de demain

DACRA ? Un acronyme pour Déclencheur, Accélérateur du stockage Carbone et de la Résilience de la filière Arboricole au changement climatique (zone Occitanie-ouest). Mais encore ? La réunion de présentation/lancement, organisée jeudi 3 juillet en fin d’après-midi dans les locaux de la Chambre d’agriculture, à Montauban, a permis d’expliciter les contours du projet. Nous y étions…

Lauréat de l’appel à projets « Accompagnement des agriculteurs face au changement climatique » lancé en 2024 par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et l’ADEME, DACRA est une démarche collective portée par la Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne. Elle vise à « construire une trajectoire d’adaptation au changement climatique avec les partenaires de la chaîne de valeur de la filière ». Son ambition est de « donner une visibilité à long terme, tant sur le plan technique (pratiques culturales) qu’économique (débouchés) ». Conformément au cadre de la planification écologique dans lequel s’inscrit l’appel à projets, il doit englober des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, stocker du carbone et s’adapter au changement climatique.

Partenariats sous l’égide de la Chambre d’agriculture

Dans la pratique, DACRA se déploie en deux étapes : une première de diagnostic territorial de la filière, suivie d’un passage à l’action comportant un accompagnement coordonné des agriculteurs volontaires. La Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne en est le chef de file, associée à la Chambre régionale d’Agriculture d’Occitanie et en partenariat avec les organisations de producteurs (OP) Blue Whale et ADALIA.

Vulnérabilité des vergers : capitaliser sur l’expérience acquise

Le projet DACRA bénéficiera de l’expérience acquise avec le projet SO’ADAPT d’évaluation de la vulnérabilité des vignobles du Sud-Ouest, dont la méthodologie sera transposée aux vergers de pomme, prune et kiwi. Les cartes de vulnérabilité étudieront, au moyen de divers indicateurs, le stress thermique, les besoins et ressources en eau, la pression sanitaire, les conditions de pollinisation et les conditions de maturation. Des projections seront réalisées sur la base de la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC).

Emission et stockage du carbone : dans la continuité des enseignements de travaux antérieurs

Les dix « Bons Diagnostics Carbone » réalisés sur le Tarn-et-Garonne par la Chambre d’agriculture ont permis de mettre en évidence les postes d’émission les plus importants, à savoir les fluides réfrigérants des chambres froides anciennes et les consommations directes et indirectes (fret) de carburant. Ces diagnostics de terrain ont aussi été l’occasion d’identifier des leviers de réduction des émissions ou d’augmentation du stockage tels que le photovoltaïque en autoconsommation, le broyage des vergers en fin de vie en enfouissant les résidus ou le sur greffage.

« On a besoin de continuer à produire. » ; « On aura travaillé le verger de demain que l’on veut. »


Ont également été présentés les résultats du projet Green-Go PEREN (porté par l’ANPP, Pink Lady Europe, Blue Whale et l’Afidem et cofinancé par l’ADEME) dont l’objectif était de mieux connaître l’impact environnemental/carbone de la filière pomme, depuis le verger jusqu’à l’assiette. Celui-ci a permis de constater que « le produit est globalement vertueux, pour autant il est nécessaire de s’adapter au changement climatique et à la demande des clients de réduction des émissions de GES ». Et d’identifier les pratiques permettant de maximiser le stockage du carbone et de proposer des leviers pour atténuer l’impact tels que l’utilisation de plateformes électriques, de fluides réfrigérants à faible impact, la mise en chambre froide le matin, les alternatives au brûlage. Le transport et le taux de chargement des camions, l’emballage restent des enjeux majeurs pour la filière, sur lesquels l’interprofession des fruits et légumes, INTERFEL, avance.

Mobilisation des producteurs sur trois niveaux d’accompagnements individualisés

Trois types d’accompagnements seront proposés aux exploitants volontaires. Le premier, climat-sol « simplifié » sera ouvert à 16 jeunes agriculteurs, le second, climat-sol « bon carbone » concernera 26 exploitations, quant au troisième, dit « adaptation », 8 producteurs pourront en bénéficier. Le recrutement est ouvert.
Christophe Belloc et Yannick Fraissinet, respectivement pour Blue Whale et Adalia ont rappelé et se sont complétés sur les enjeux de la filière fruits et l’intérêt d’un tel projet pour celle-ci, mais aussi de travailler en collaboration entre OP et Chambre d’agriculture : « On a besoin de continuer à produire. » ; « On aura travaillé le verger de demain que l’on veut. »

Dominique Forneris

 

Publié le 2 juillet 2025 

APFEL SO
Compter d’abord sur la capacité à « faire filière »

L’assemblée générale de l’APFel SO s’est déroulée le 20 juin à Agen, sous la présidence de François Lafitte. La partie statutaire a notamment permis à l’assistance de prendre connaissance des nombreuses missions conduites par l’association durant l’année 2024 ainsi que des activités de la filiale de services Exavalor. Le rapport moral et d’orientation du président est venu faire la transition avec un second temps dédié aux interventions des invités. Le débat s’est ouvert sur la base d’un constat partagé : face aux espoirs déçus ou fragilisés, s’en remettre plus que jamais à ses propres forces et ressources pour « écrire l’avenir de la production française de fruits et légumes ».

François Lafitte, tout comme le président d’Interfel, Daniel Sauvaitre, sont partis du taux d’auto approvisionnement, traduction de la perte de terrain globale de l’offre nationale de fruits sur le marché français depuis 20 ans vis-à-vis des importations. Dans le détail, on relève que le TAA s’est amélioré pour la pomme et la fraise.

De la déception sur le Plan de Souveraineté

Ce constat a justifié le Plan de Souveraineté Fruits et Légumes négocié par la profession et Interfel en 2023 qui visait à reconquérir 5 points de souveraineté dès 2030, et doté de moyens conséquents alloués aux investissements productifs et à la recherche et expérimentation. « Et nous voilà lâchés en rase campagne en 2025 ! Bercy venant couper l’essentiel des crédits à la compétitivité de nos filières, voire remettant en question des crédits de 2024 ! » s’est désolé le président de l’APFeL SO.