Publié le 2 juillet 2025APFEL SO
Compter d’abord sur la capacité à « faire filière »
L’assemblée générale de l’APFel SO s’est déroulée le 20 juin à Agen, sous la présidence de François Lafitte. La partie statutaire a notamment permis à l’assistance de prendre connaissance des nombreuses missions conduites par l’association durant l’année 2024 ainsi que des activités de la filiale de services Exavalor. Le rapport moral et d’orientation du président est venu faire la transition avec un second temps dédié aux interventions des invités. Le débat s’est ouvert sur la base d’un constat partagé : face aux espoirs déçus ou fragilisés, s’en remettre plus que jamais à ses propres forces et ressources pour « écrire l’avenir de la production française de fruits et légumes ».
François Lafitte, tout comme le président d’Interfel, Daniel Sauvaitre, sont partis du taux d’auto approvisionnement, traduction de la perte de terrain globale de l’offre nationale de fruits sur le marché français depuis 20 ans vis-à-vis des importations. Dans le détail, on relève que le TAA s’est amélioré pour la pomme et la fraise.
De la déception sur le Plan de Souveraineté
Ce constat a justifié le Plan de Souveraineté Fruits et Légumes négocié par la profession et Interfel en 2023 qui visait à reconquérir 5 points de souveraineté dès 2030, et doté de moyens conséquents alloués aux investissements productifs et à la recherche et expérimentation. « Et nous voilà lâchés en rase campagne en 2025 ! Bercy venant couper l’essentiel des crédits à la compétitivité de nos filières, voire remettant en question des crédits de 2024 ! » s’est désolé le président de l’APFeL SO.
A l’espoir prudent sur la proposition de loi Duplomb-Menonville
« Maintenant qu’il n’y a plus d’argent, qu’est-ce qu’on peut faire ? » a interrogé pour sa part Daniel Sauvaitre : « On a besoin de règles du jeu pour restaurer notre compétitivité… La production de F&L est menacée par notre incapacité à assurer désormais des récoltes solides » C’est l’objet de l’initiative des sénateurs Duplomb et Menonville dont, au-delà de vicissitudes qu’a connu le texte durant son parcours législatif, permet au président de l’Interfel de dire, en l’assortissant de précautions, « on peut avoir espoir ».
« La production de F&L est menacée par notre incapacité à assurer désormais des récoltes solides »
Restent d’autre combats à mener. Pour Daniel Sauvaitre, il s’agit d’ «amener les décideurs à comprendre nos réalités » mais aussi d’ «arriver à éviter les initiatives qui partent d’un bon sentiment mais qui nous mettent au tapis » à l’exemple de la suppression des emballages plastiques. Pour la présidente du collège producteurs de l’AREFLH, Lisa Martini, il s’agit au niveau européen de travailler sur la nouvelle PAC en garantissant un financement spécifique et ouvert pour le secteur des F&L, sur la règlementation OCM en préservant le respect du système actuel de reconnaissance, sur la stratégie sur l’eau en amenant un changement de paradigme dans sa gestion.
Et finalement pour, François Lafitte, il s’agit in fine de compter sur « notre capacité à faire filière » à travers « nos outils collectifs ».
Dominique Forneris
L’APFeL SO, c’est :
• Un outil représentatif de l’organisation économique et de la filière F&L, sur la base de la seule adhésion volontaire
• 35 OP adhérentes avec leurs filiales représentant plus de 90% de la production organisée et 60% de la production F&L du Bassin Sud-Ouest
• 610 millions d’euros de VPC (valeur de la production commercialisée), 505 000 tonnes, près de 2 000 producteurs
• 8 Organismes de Défense et de Gestion (ODG) de Signes de Qualité et d’Origine
Sources : APFeL SO