Elevage

 Les acides gras du lait Utile
pour l’alimentation de votre troupeau ?

Traceurs de la qualité et de l’équilibre de la ration
Les mécanismes de production des acides gras du lait sont aujourd’hui de mieux en mieux connus. En effet, les acides gras que l’on retrouve dans le lait proviennent à la fois directement de la ration, mais également des fermentations ruminales ou encore de la mobilisation des réserves corporelles. L’alimentation de la vache laitière a donc un impact important et instantané sur le profil en acide gras du lait. On peut ainsi facilement voir à travers les acides gras une apparition de problèmes alimentaires et comprendre leurs origines (manque d’ingestion, faible concentration énergétique de la ration...) et cela de façon très rapide. Permettant ainsi de limiter leurs impacts en apportant des solutions correctives. De plus, grâce aux acides gras, on peut également apprécier l’efficacité d’une transition alimentaire. A l’heure actuelle, les organismes de conseil en élevage utilisent les 3 critères suivants :
    • L’ingestion
    • La digestion
    • Le déficit énergétique

Quel lait est analysé et où les résultats sont disponibles ?
Aujourd’hui dans Optilait, les acides gras sont analysés et valorisés de deux manières différentes mais complémentaires :
Echantillon individuel du contrôle de performance :
Comment : A la vache
Pour qui : tous les éleveurs au contrôle laitier
Quand : une fois par mois
Valorisation : Milk’lic, onglet «nutrition Lait’Age»
LE + : Analyse individuelle et par stade de lactation

Echantillon du paiement du lait :
Comment : A l’échelle du troupeau
Pour qui : tous les éleveurs qui livrent en laiterie
Quand : au moins 1 fois par semaine
Valorisation : le logiciel du conseiller
LE + : Analyse régulière permettant plus de réactivité

 Article écrit par l'équipe bovins lait de la Chambre d'agriculture 82

 

Pour en savoir +, abonnez-vous !

 

 

 Les ensilages de maïs approchent : Préparez-vous !

L’ensilage de maïs est un aliment important de l’alimentation de nos animaux. Nous savons tous qu’à 32% de MS, le rendement, la valeur énergétique, la conservation et ingestion sont à l’optimum. Le manque de précipitation en juin et juillet bouscule la croissance des plantes et les parcelles conduites en sec avancent rapidement. Faire le tour des parcelles est le meilleur moyen de prédire la date de récolte. Le grain : l’élément clef !

Après la floraison, des sucres sont produits par la photosynthèse sur la partie haute de la plante. Comme toutes les céréales, les sucres migrent, à la fin du cycle de végétation, vers l’épi pour former l’amidon. A la récolte, l’épi représente la moitié du rendement. Au départ laiteux, l’amidon devient progressivement pâteux puis vitreux. La répartition de ces trois états dans le grain nous renseigne sur la maturité de la plante. Il faut également regarder la tige. Une plante desséchée, par manque d’eau ou présence de pyrale, aura une matière sèche plus élevée de 3 à 4% qu’un maïs vert à l’appareil végétatif très développé.

Surveiller l’apparition de la lentille vitreuse
La période optimale pour ensiler est le moment où les trois états de l’amidon sont répartis de façon homogène dans le grain sur les couronnes centrales de l’épi. Il ne reste alors qu’une goutte de « lait » dans le grain. Malheureusement, à ce moment-là, il est déjà trop tard pour réserver l’ensileuse. Il faut donc anticiper en surveillant l’apparition d’une tache, appelée lentille vitreuse, au sommet du grain. Elle commence à apparaitre 3 semaines environ après l’apparition des soies sur la coque. La matière sèche de la plante est d’environ 25%. Sachant qu’il faut entre 20 et 24 degrés jours (dj) pour gagner 1 point de MS, il devient possible de préciser la date de récolte.

 

Thibault Viguié, Chambre d’agriculture 82

Pour en savoir + abonnez-vous !

 Maîtriser le stress thermique des animaux 
en adaptant son bâtiment d’élevage

Le dernier axe, et pas le moindre, pour améliorer efficacement le confort thermique des animaux concerne le bâtiment d’élevage. La première question à se poser est : le bâtiment est-il suffisamment aéré avec une bonne circulation de l’air ?

Réduire le rayonnement du soleil à l’intérieur des bâtiments
Les translucides en toiture ne doivent pas être posés sur les côtés exposés au soleil !!! Elles entrainent une augmentation de plus de 6°c sur la température ressentie par l’animal ! L’institut de l’élevage recommande la pose de translucides sur les rampants Nord et Nord Est uniquement. Le manque de lumière peut être corrigé par un bardage des façades. Dans les bâtiments existants, les tôles translucides peuvent être recouvertes de l’intérieur par une peinture d’ombrage utilisée par les serristes. Penser également à prolonger les toitures pour créer de l’ombre ou installer des filets d’ombrage. Pour les vaches sortant en pâture, il faut absolument offrir de l’ombre en entretenant une bonne répartition des plantations sur les surfaces pâturées sinon préférer un pâturage nocturne. Isoler la toiture reste intéressante, pour des bâtiments à faible volume. Une épaisseur de panneau isolant de 4 cm suffit pour apporter un mieux sur la température ressentie par l’animal. Il est aussi fortement recommander de choisir des couleurs claires en toiture pour favoriser la réflexion du rayonnement solaire et réduire ainsi la chaleur emmagasinée. Lors de la pose de caméras timeLAps par vos conseillers spécialisés pour observer le comportement des vaches il est possible de mesurer l’impact du rayonnement du soleil par les translucides. Par exemple sur la photo 1 le soleil commence à rayonner sur les logettes de gauche du bâtiment : cette rangée de logettes n’est alors pas utilisée. Sur la photo 2, quelques heures plus tard, le soleil rayonne sur la rangée de logette du milieu qui sont à ce moment désertées par les vaches.

Finalement, les bâtiments fermés ne sont pas adaptés aux périodes estivales. Le bâtiment doit ressembler à un grand parasol, sans aucun frein pour la circulation de l’air. Il faut bien réaliser que les murs emmagasinent la chaleur de la journée pour la restituer en début de nuit. Ce qui limite grandement le rafraichissement du bâtiment. Les aires bétonnées qui encadrent le bâtiment sont elles aussi source de chaleur. L’institut de l’élevage recommande donc de limiter au maximum les hauteurs de maçonnerie sur les murs exposés au soleil (Sud, Sud Ouest et Ouest), et de maintenir au maximum les zones herbagées autour de la stabulation .

Améliorer la ventilation naturelle

Il est important d’avoir un bâtiment permettant une bonne circulation d’air, soit par l’ouverture de portails (sauf si exposés au soleil !), soit par la création d’ouvertures les plus basses possibles en long-pan. Les ouvertures possibles peuvent être :

• Démontage provisoire de bardage (côté Nord et Est)
• Panneaux articulés
• Bardage ajouré coulissant
• Rideaux ouvrants automatiques De nombreuses solutions existent pour tous les budgets Recourir à la ventilation mécanique Si l’on ne parvient pas à avoir une ventilation naturelle suffisante, la ventilation mécanique est à envisager. L’objectif est d’augmenter la vitesse d’air pour faciliter l’évacuation de la chaleur et réduire la température ressentie par les vaches. Cette circulation d’air à haute vitesse (de l’ordre de 1 à 3 m/seconde) va permettre l’évaporation de l’eau en surface de la peau de l’animal qui percevra donc une sensation de fraicheur. Attention, il faut faire en sorte que les ventilateurs mis en place augmentent les vitesses d’air de manière homogène dans la stabulation. Des ventilateurs trop peu nombreux ou mal placés seront pénalisants car ils induiront des regroupements d’animaux pénalisants. Si par exemple seule l’aire d’exercice est ventilée, les vaches vont rester debout pour profiter de cet air, au détriment du temps de couchage. Une combinaison de plusieurs types de solutions peut être envisagée : installer des ventilateurs à pales pour ventiler les zones de couchage ET des ventilateurs à flux horizontal sur l’aire d’accès à l’auge. Il est fortement conseillé de faire appel à des techniciens spécialisés afin de créer une ventilation mécanique efficace. Généralement, les ventilateurs sont équipés de variateur de vitesse. L’accélération est à déclencher entre 16°c et 21°c, pour atteindre une vitesse maximale entre 27 °C et 29°C. Un fonctionnement à faible vitesse en hiver pour renouveler l’air dans le bâtiment peut être programmé, entre 5 °C et 15°C. L’Institut de l’élevage chiffe le coût annuel d’un équipement en ventilation mécanique autour de 47 à 80€/VL/an, avec un amortissement sur 10 ans, en comptant le remboursement de l’annuité et les frais d’électricité. Si l’on doit pour des raisons économiques, se limiter sur le nombre de ventilateur, il faut privilégier la mise en place d’un équipement sur une zone de vie où les animaux sont serrés, et évacuent donc difficilement leur chaleur corporelle. L’aire d’attente est le premier lieu d’inconfort ! Compte tenu du nombre ou du type de ventilateurs à installer, il est fortement conseillé de vérifier que votre installation électrique est adaptée. 

 

Angélique Rodrigues, service Elevage Chambre d’agriculture 82