Elevage

 

  Hausse des coûts d’alimentation : Ouverture de la plateforme pour la mesure sur l'alimentation animale du plan de résilience

Pour soutenir l’élevage, le dispositif « alimentation animale du Plan de Résilience est entré en vigueur ce lundi 30 mai. Il vise à limiter l’impact de la hausse historique des coûts d’alimentation qui impacte durement les ateliers d’élevages. Au sein du Plan de Résilience face aux impacts de cette guerre en Ukraine, la mesure alimentation animale est dotée de près de 500 M€ (dont 89 M€ de fonds de crise de la PAC). Le gouvernement entend ainsi absorber sur la période mars - juillet une partie des hausses de charges d’alimentation, en attendant la répercussion amont - aval par les mécanismes de la Loi EGALIM2.

Mini 3 000 € de dépenses sur 4 mois de 2021
Les principes du dispositif sont détaillés dans une procédure complète du Ministère de l’Agriculture à consulter sur le site de la Chambre d’Agriculture. En synthèse, la mesure vise 3 catégories de bénéficiaires, en fonction du poids des charges d’alimentation animale dans les charges totales de l’exploitation, sur une année. Ce taux de dépendance doit atteindre 10 % au moins, pour déclencher une aide forfaitaire de 1 000 € dans cette catégorie 1. A partir de 30 % de taux de dépendance (catégorie 2) puis 50 % (catégorie 3), l’aide est proportionnelle, calculée sur la base d’un montant de référence égal au total des achats d’alimentation animale enregistrés du 16 mars au 15 juillet 2021. Attention, la mesure ne se déclenche qu’à partir de 3 000 € de dépenses. L’assiette de l’aide est égale à 40 % de ce montant de référence. Enfin, le taux d’aide est de 40 % pour la catégorie 2 ou de 60 % pour la catégorie 3 (voir les exemples ci-dessous).
Exemple 1 : Taux de dépendance = 18 % => Catégorie 1 DONC aide forfaitaire Le montant indicatif est annoncé à 1 000€
Exemple 2 : Taux de dépendance = 53 % => Catégorie 3 Montant de référence (cumul achats alimentation 16/03 – 15/07/2021) = 7 000€ Assiette de l’aide = 7 000 x 40 % = 2 800 € Montant de l’aide = 2 800 x 60 % = 1 680 € Ces bases de calcul devront être attestées par un centre de gestion agréé ou un tiers de confiance. Le dépôt des demandes doit se faire en ligne, sur le portail FranceAgriMer dédié et qui est ouvert jusqu’au vendredi 17 juin à 14h. https://pad.agriculture.gouv.fr/pad-presentation/vues/publique/retrait-dispositif.xhtml?codeDispositif=UKRAINE_ELEVEUR_2022 Toutes les demandes déposées et éligibles seront traitées. Un stabilisateur sera appliqué sur les montants calculés, si le budget global est consommé.

Déposer une demande ?
Les bonnes questions à se poser : Est-ce que les charges d’alimentation représentent au moins 10 % du total des charges d’exploitation ? Est-ce que le cumul des achats d’alimentation animale (montant de référence) a atteint 3 000 € sur la période 16/03 - 15/07/2021 ? C’est le critère clé pour être éligible à l’aide. A partir de là, il y a deux cas de figure : - AVEC une comptabilité de gestion, il s’agit de récupérer l’attestation qui regroupera les chiffres clés, auprès de votre comptable. - SANS comptabilité de gestion, un travail préalable de reconstitution des éléments de référence de l’aide est nécessaire. Rapprochez-vous sans tarder de votre conseiller Chambre d’agriculture qui pourra établir cette attestation. Enfin, une fois les attestations récupérées, le dépôt du dossier en ligne sur le site FranceAgriMer est accessible pour les agriculteurs. Les conseillers pourront accompagner les éleveurs qui en exprimeront le besoin. Contact Chambre d'agriculture de Tarn-et-Garonne : 05 63 63 30 25 ou auprès de votre conseiller filière

Article écrit par le service Elevage Chambre d’agriculture 82

 

 Fourrages Qualité, quantité et évolutions climatiques

La FD Cuma 82 et la Chambre d’agriculture, avec la collaboration des JA du canton de Molières, organisaient mardi 14 juin à Labarthe, une journée consacrée aux fourrages, par une météo de circonstance. Durant la matinée en salle, des exposés proposés par la Chambre d’agriculture visaient apporter des éléments de réponse à la question que tous les éleveurs se posent, à savoir : comment concilier quantité et qualité des fourrages en s’adaptant au ré-chauffement climatique ? Après le repas, le groupe a quitté la salle des fêtes pour se rendre non loin de là sur une parcelle appartenant à Régis Buzenac. Sous l’égide de la FD Cuma, il a assisté à des démonstrations de matériels de la chaîne de récolte des fourrages, fauche, andainage et pressage. L’occasion d’aborder la question des coûts des chantiers de fenaison en collectif. La première intervention, par Bernard Lestrade de l’équipe eau et climat de la Chambre d’agriculture, a porté sur le changement climatique en prenant sur le travail réalisé dans le cadre de l’Observatoire Régional sur l’Agriculture et le Changement cLimatique (ORACLE Occitanie) et en axant son propos sur notre département. Dans un premier temps, il a relaté « ce qui s’est déjà passé » sur Montauban sur la période 1959-2019, notamment l’augmentation de la température moyenne annuelle de + 0,30°C par décennie, soit + 1,80°C en 60 ans. Le nombre de jours dont la température est supérieure à 30°C au printemps a augmenté de 7,2 jours en 60 ans, impliquant un risque d’échaudage accru. L’évolution des précipitations n’a pas été significative, (même si l’on relève une légère baisse en juillet et septembre) mais doit être mise en relation avec l’augmentation des températures et donc des besoins en eau. « ça a déjà changé et ça va continuer à changer ! » résumait-il en guise de transition, avant d’aborder les projections sur la base du scénario médian du GIEC. Dans un futur proche, à horizon 2050, Montauban aurait des températures semblables à celles que connaît Lézignan-Corbières et, dans un futur lointain, après 2071, elles seraient comparables à celles de Barcelone. Bernard a ensuite abordé les indicateurs agro-climatiques destinés à répondre à la question cruciale de l’anticipation des adaptations nécessaires, notamment autour de l’avancement des stades végétatifs : par exemple la date optimale de mise à l’herbe va encore avancer d’une semaine d’ici la fin du siècle et le stade optimal des récoltes devrait avancer de deux semaines. Et une discussion nourrie s’est engagée entre conseillers et éleveurs sur les changements de pratiques d’ores et déjà opérés : « En bovin allaitant, on sort les vaches plus tôt. » ; « On fait l’ensilage plus tôt. » ; « Il vaut mieux être en avance sur l’herbe que lui courir après. » Son collègue Corentin Durand, technicien bovins viande, a présenté un exposé sur les espèces fourragères. Dans le large choix d’espèces et de variétés à disposition des éleveurs, quels sont les critères de sélection à regarder ? En fonction de la destination (ensilage ou foin), de ses sols, de la vitesse d’implantation, de la stratégie de récolte, du début d’épiaison-montaison, de la sensibilité à la rouille et au sclérotinia, une variété diploïdes ou tétraploïdes (exploitation en fauche ou pâture)... Il a été conseillé de viser une association d’espèces et de variété pour « assurer la ration » en visant l’appétence, la valeur énergétique et la valeur azotée « qui manque souvent dans les rations ». Les valeurs alimentaires sont validées par analyse de fourrages, chimique ou infrarouge : « Ces analyses permettent de savoir si on fait de la qualité et d’évoluer. »

Pour terminer, Corentin a présenté le GIEE FOURRAGES 82 qui a démarré cette année et dont il assure l’animation technique. La volonté du groupe d’éleveurs est de travailler sur cinq axes : autonomie fourragère, autonomie protéique, gestion des prairies à flore variée, adaptation des systèmes pour stocker plus de carbone et simplification du travail pour réduire la pénibilité et améliorer la sécurité. « A terme, l’idée est d’arriver à se faire ses propres mélanges. » Thibault Viguié, du service bovins lait est intervenu sur la valeur alimentaire et le stade de récolte. « La récolte est un compromis entre qualité et quantité. » a-t-il d’emblée posé. Il a ensuite présenté les différents types de matériels de récolte, dont des animaux : « celui qui coûte le moins cher ! » Il a enchaîné avec des rappels techniques, toujours utiles, sur la fauche, le séchage, le fanage, l’andainage et, pour l’étape stockage, l’ensilage, le pressage et l’enrubannage. Il a fait un focus sur le risque butyrique et la contamination par le sol des fourrages. Un complément d’information a été apporté par Groupama sur la prévention du risque incendie lors du stockage du foin : « Tous les ans, nous avons des sinistres ». Les sondes connectées ont été présentées au public, ainsi que leur intérêt : « L’an dernier, six incendies ont été évités sur le Tarn-et-Garonne. »

Dominique Forneris 

 

 

 Influenza aviaire : évolutions récentes

La situation liée à l’épizootie d’influenza aviaire que connaît la France depuis l’automne 2021 s’améliore nettement. Cette évolution favorable conduit le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation à abaisser le niveau de risque et ainsi à lever l’obligation de mise à l’abri des volailles sur une grande partie du territoire. Parallèlement, une expérimentation vaccinale initiée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimen-tation débute ce 10 mai sur des palmipèdes. Elle doit permettre de disposer de preuves scientifiques quant à l’efficacité et l’intérêt de la vaccination pour lutter contre l’influenza aviaire. Les résultats de cette étude sont attendus pour fin 2022 et seront portés au niveau européen pour permettre, le cas échéant, de développer une stratégie vaccinale contre l’influenza aviaire. La France recense, à la date du 6 mai, 1374 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage depuis le déclenchement de l’épizootie en novembre dernier ; pour limiter sa propagation, 16 millions de volailles ont été abattues, dont près de 11 millions dans le Grand Ouest (Pays-de-Loire, Bretagne). Des foyers sont encore détectés quotidiennement dans certaines zones, en particulier dans l’Ouest du pays, justifiant le maintien de mesures de restriction pour éviter toute diffusion et recrudescence de l’épizootie. Dans ce contexte, Julien Denormandie, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a décidé d’adapter le niveau de risque et de le moduler en fonction des zones géographiques par un arrêté publié le 10 mai au Journal Officiel : Le niveau de risque d’influenza aviaire est maintenu « élevé » dans les départements plus particulièrement concernés lors de l’épizootie 2021-2022 par des foyers IAHP en élevage et dans les départements adjacents aux départements où la situation sanitaire est évolutive. Dix-neuf départements sont concernés[1]. Le niveau de risque est abaissé à « modéré » sur le reste du territoire métropolitain. Ce passage en niveau de risque « modéré » implique le maintien de la mise à l’abri des volailles uniquement dans les zones à risque particulier définies par l’arrêté du 16 mars 2016 relatif aux niveaux du risque épizootique en raison de l'infection de l'avifaune par un virus influenza aviaire hautement pathogène. En dehors des zones à risque particulier, les restrictions de déplacements et les interdictions de rassemblement d’oiseaux sont à présent levées. Pour rappel, l’ensemble du territoire métropolitain était jusqu’ici placé en niveau de risque élevé depuis le 5 novembre 2021. Les niveaux de risque différenciés et la localisation des zones dites à risque particulier sont visualisables sur la carte ci-contre. L’amélioration de la situation sanitaire permet de remettre progressivement en élevage des poussins et des canetons. Dans les Landes, le repeuplement des élevages est en cours. Dans le Grand-Ouest, les nouvelles mises en place d’animaux débuteront de manière sectorisée à compter du 1er juin, si la situation sanitaire reste favorable. Au-delà de l’évolution du niveau de risque, la virulence et la répétition des crises IAHP qui touchent l’Europe et la France et leurs conséquences en matière de dépeuplement, amènent à étudier de nouveaux moyens préventifs en complément de la biosécurité et de la surveillance. C’est dans ce contexte qu’une étude vaccinale est lancée ce 10 mai en France sur des palmipèdes. A l’heure actuelle, aucun vaccin pour les palmipèdes n’est disponible pour lutter contre l’influenza aviaire hautement pathogène. L’étude consiste à acquérir des données sur la capacité de deux vaccins candidats à protéger les palmipèdes et à limiter l’excrétion et la diffusion du virus. Elle sera conduite sous contrôle de vétérinaires, de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, de l’ANSES et des services de l’Etat. La France et les Etats membres de l’Union européenne poursuivent en parallèle les discussions au niveau du Conseil, sur la vaccination. En Europe, 36 pays sont touchés par l’épizootie 2021-2022 d’influenza aviaire hautement pathogène (https://www.plateforme-esa.fr/). L’épizootie actuelle est marquée par une persistance de cas dans la faune sauvage et par une contamination forte de l’environnement par le virus.

Plus d’informations : https://agriculture.gouv.fr/tout-ce-quil-faut-savoir-sur-linfluenza-aviaire

[1] Hautes-Pyrénées (65), Pyrénées Atlantiques (64), Gers (32), Landes (40), Lot-et-Garonne (47), Lot (46), Dordogne (24), Cantal (15), Corrèze (19), Haute-Vienne (87), Vienne (86), Deux-Sèvres (79), Vendée (85), Loire-Atlantique (44), Maine-et-Loire (49), Sarthe (72), Mayenne (53), Ille-et-Vilaine (35), Morbihan (56).

Communiqué Ministère de l’Agriculture et de l’alimentaiton du 10/05/2022

 

 

Instruction technique 2022-384 du 13 mai 2022 : conditions de mise à l’abri Département classé comme à risque modéré, hors zone à risque particulier (ZRP) et zone à risque de diffusion (ZRD) : mise à l’abri non obligatoire, palmipèdes à fois gras et gallinacés peuvent sortir sans restriction.