Elevage

 

 Influenza aviaire : évolutions récentes

La situation liée à l’épizootie d’influenza aviaire que connaît la France depuis l’automne 2021 s’améliore nettement. Cette évolution favorable conduit le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation à abaisser le niveau de risque et ainsi à lever l’obligation de mise à l’abri des volailles sur une grande partie du territoire. Parallèlement, une expérimentation vaccinale initiée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimen-tation débute ce 10 mai sur des palmipèdes. Elle doit permettre de disposer de preuves scientifiques quant à l’efficacité et l’intérêt de la vaccination pour lutter contre l’influenza aviaire. Les résultats de cette étude sont attendus pour fin 2022 et seront portés au niveau européen pour permettre, le cas échéant, de développer une stratégie vaccinale contre l’influenza aviaire. La France recense, à la date du 6 mai, 1374 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage depuis le déclenchement de l’épizootie en novembre dernier ; pour limiter sa propagation, 16 millions de volailles ont été abattues, dont près de 11 millions dans le Grand Ouest (Pays-de-Loire, Bretagne). Des foyers sont encore détectés quotidiennement dans certaines zones, en particulier dans l’Ouest du pays, justifiant le maintien de mesures de restriction pour éviter toute diffusion et recrudescence de l’épizootie. Dans ce contexte, Julien Denormandie, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a décidé d’adapter le niveau de risque et de le moduler en fonction des zones géographiques par un arrêté publié le 10 mai au Journal Officiel : Le niveau de risque d’influenza aviaire est maintenu « élevé » dans les départements plus particulièrement concernés lors de l’épizootie 2021-2022 par des foyers IAHP en élevage et dans les départements adjacents aux départements où la situation sanitaire est évolutive. Dix-neuf départements sont concernés[1]. Le niveau de risque est abaissé à « modéré » sur le reste du territoire métropolitain. Ce passage en niveau de risque « modéré » implique le maintien de la mise à l’abri des volailles uniquement dans les zones à risque particulier définies par l’arrêté du 16 mars 2016 relatif aux niveaux du risque épizootique en raison de l'infection de l'avifaune par un virus influenza aviaire hautement pathogène. En dehors des zones à risque particulier, les restrictions de déplacements et les interdictions de rassemblement d’oiseaux sont à présent levées. Pour rappel, l’ensemble du territoire métropolitain était jusqu’ici placé en niveau de risque élevé depuis le 5 novembre 2021. Les niveaux de risque différenciés et la localisation des zones dites à risque particulier sont visualisables sur la carte ci-contre. L’amélioration de la situation sanitaire permet de remettre progressivement en élevage des poussins et des canetons. Dans les Landes, le repeuplement des élevages est en cours. Dans le Grand-Ouest, les nouvelles mises en place d’animaux débuteront de manière sectorisée à compter du 1er juin, si la situation sanitaire reste favorable. Au-delà de l’évolution du niveau de risque, la virulence et la répétition des crises IAHP qui touchent l’Europe et la France et leurs conséquences en matière de dépeuplement, amènent à étudier de nouveaux moyens préventifs en complément de la biosécurité et de la surveillance. C’est dans ce contexte qu’une étude vaccinale est lancée ce 10 mai en France sur des palmipèdes. A l’heure actuelle, aucun vaccin pour les palmipèdes n’est disponible pour lutter contre l’influenza aviaire hautement pathogène. L’étude consiste à acquérir des données sur la capacité de deux vaccins candidats à protéger les palmipèdes et à limiter l’excrétion et la diffusion du virus. Elle sera conduite sous contrôle de vétérinaires, de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, de l’ANSES et des services de l’Etat. La France et les Etats membres de l’Union européenne poursuivent en parallèle les discussions au niveau du Conseil, sur la vaccination. En Europe, 36 pays sont touchés par l’épizootie 2021-2022 d’influenza aviaire hautement pathogène (https://www.plateforme-esa.fr/). L’épizootie actuelle est marquée par une persistance de cas dans la faune sauvage et par une contamination forte de l’environnement par le virus.

Plus d’informations : https://agriculture.gouv.fr/tout-ce-quil-faut-savoir-sur-linfluenza-aviaire

[1] Hautes-Pyrénées (65), Pyrénées Atlantiques (64), Gers (32), Landes (40), Lot-et-Garonne (47), Lot (46), Dordogne (24), Cantal (15), Corrèze (19), Haute-Vienne (87), Vienne (86), Deux-Sèvres (79), Vendée (85), Loire-Atlantique (44), Maine-et-Loire (49), Sarthe (72), Mayenne (53), Ille-et-Vilaine (35), Morbihan (56).

Communiqué Ministère de l’Agriculture et de l’alimentaiton du 10/05/2022

 

 

Instruction technique 2022-384 du 13 mai 2022 : conditions de mise à l’abri Département classé comme à risque modéré, hors zone à risque particulier (ZRP) et zone à risque de diffusion (ZRD) : mise à l’abri non obligatoire, palmipèdes à fois gras et gallinacés peuvent sortir sans restriction. 

 

 CIAM : Faire connaître tous les services

L’assemblée générale de la Coopérative d’Insémination Animale de Montauban (CIAM) s’est tenue le 16 mars à l’espace Améria, sous la présidence d’André Bouby. L’occasion d’examiner dans le détail l’évolution des activités, insémination et services complémentaires, sur l’exercice 2019-2020 et d’en débattre. Le rapport d’activité pour la campagne 2019-2020 a été présenté par Virginie Banzy, responsable administrative de la CIAM depuis juin 2020.

Les inséminations à la peine
L’activité insémination de la coopérative s’exerce principalement sur les départements du Tarn-et-Garonne (52%) et du Lot (près de 42%). Dans leur ensemble, les inséminations ont légèrement diminué par rapport à l’exercice précédent, à l’exception du mois de mars ; les inséminations premières sont quant à elles en baisse sur tous les mois. La répartition par rang reste quasiment identique avec 56% d’insémination de rang 1 et 24% de rang 2.

Les croisements en développement
La première race de vache inséminée reste la Prim’Holstein, suivie de loin de la Blonde d’Aquitaine. Les taureaux utilisés sont majoritairement de race Prim’Holstein puis viennent les races Blonde d’Aquitaine, Blanc Bleu, INRA 95 et Limousine. 34% des doses totales sont destinées au croisement.

Les échographies décollent
Pour ce qui est des autres services de la CIAM, les constats de gestation ont largement augmenté grâce a une progression sensible du nombre d’échographies, les fouilles étant en léger repli. L’activité synchronisation des chaleurs est restée stable.

Le parage toujours apprécié
Quant au parage, et malgré une interruption de l’activité d’un mois par décision des pouvoirs publics, son activité a pu être maintenue. Prospecter de nouveaux élevages Les chiffres de l’activité insémination ont donné lieu à débat, la fermeture de nombreux élevages, laitiers notamment, expliquant son repli. “Toutes les coopératives d’insémination sont impactées même dans les zones traditionnelles d’élevages. Seules sont préservées celles qui travaillent dans des zones de montagne où l’on produit des fromages AOP.” a signalé le président. Pour contrer ce mouvement de recul généralisé, la prospection auprès des éleveurs qui ne connaissent pas la CIAM, voulue par le Conseil d’administration, sera intensifiée. Un participant a exprimé son attachement à la coopérative : “J’ai un petit élevage et je suis pleinement satisfait de la CIAM. Je veux que ce service perdure.”

 

 Première rencontre du GIEE Prairies Pour des prairies productives et pérennes

La Chambre d'Agriculture accompagne un groupe d'éleveurs dans le cadre de l'émergence d'un GIEE autour de l'autonomie fourragère. Une première rencontre rassemblant une dizaine de participants a eu lieu le 24 Juin à Lacapelle Livron. Ces éleveurs, d'horizons géographiques variés, ont des systèmes de production très diversifiés.
Ces premiers échanges furent très constructifs autour d'une volonté commune de conserver des prairies productives et pérennes et de mettre en place des mélanges d'espèces adaptés à chaque situation ainsi qu'aux contraintes climatiques. A ce titre, l'outil Capflor proposé par l'INRAE, sera testé pour concevoir ces nouvelles prairies en tenant compte de leur usage principal (fauche ou pâture), de la précocité des espèces et de la caractéristique des sols (pH, humidité, fertilité).
Lors du tour de table, chacun a pu exprimer ses attentes. Quelques problématiques communes sont ressorties : comment pérenniser ses prairies, gagner en autonomie protéique, optimiser son pâturage, réduire la mécanisation et les charges, assurer le rendement des premières coupes... D'autres idées ont également été partagées comme l'introduction d'espèces végétales ayant un rôle dans le contrôle du parasitisme (présence de tanins), les techniques de sur-semis sur prairies naturelles, la difficulté de l'approvisionnement en semences fourragères.
A partir de ces constats, les participants souhaitent mettre en place des expérimentions : La récolte de graines fourragères issues de prairies locales, pérennes et régulières en production pour réaliser dès l'automne le sur-semis de prairies dégradées. Le semis de mélanges type Capflor en fauche et en pâture et le suivi quantitatif et qualitatif de la production de ces prairies. Tous prévoient de se retrouver dès l'automne pour un retour d'expérience, l'objectif commun étant de pérenniser la ressource fourragère au sein des systèmes d'élevage du département.

Article écrit par A. Gangneron CA82