A la Une
Publié le 9 décembre 2024Chambre d'agriculture : la dernière session de la mandature
La Chambre d’agriculture était réunie en session budgétaire mardi 27 novembre, sous la présidence d’Alain Iches. Une session particulière puisqu’il s’agissait de la dernière de la mandature, tenue par ailleurs en l’absence de l’administration qui s’était excusée et dans un environnement de travail dégradé par le piratage informatique dont sont victimes les Chambres d’Occitanie.
La présentation du budget initial pour 2025 a été l’occasion d’engager des discussions au sujet du devenir du laboratoire d’analyses oenologiques, dont les activités d’analyses prendront fin à partir de juillet 2025.
Analyses oenologiques
Il a été rappelé par le président Alain Iches que le laboratoire de la Chambre d’agriculture est structurellement déficitaire, alors que « les Chambre ne peuvent pas mettre de l’impôt dans le champ concurrentiel ». Paul Savignac, le premier vice-président, a informé l’assemblée des discussions engagées avec le Conseil départemental afin d’étudier la faisabilité d’un transfert de la partie analyses au laboratoire départemental « qui se trouve à 30 mètres de celui de la Chambre, l’idée est de faire des économies pour mutualisation des outils ». Il a insisté sur la poursuite par la Chambre du conseil oeno/viti, auprès d’un secteur viticole « qui ne se porte pas bien ».
Agriculteurs en difficulté
L’accompagnement des agriculteurs en difficultés, mission dont la Chambre se saisit et pour laquelle elle a budgétisé le recrutement d’un conseiller d’entreprise dédié, a également fait l’objet d’échanges nourris. « Il faut le faire ! » a appuyé Jean-Philippe Viguié. Il a développé les différents dispositifs existants et appelé de ses voeux coordination et professionnalisation pour « aider les gens ».
Photovoltaïque au sol
La dernière version du document cadre relatif au photovoltaïque au sol dont l’élaboration a été confiée aux Chambre d’agriculture par le décret du 9 avril 2024 a été présentée. Le conseiller territoire, Ferdinand Harispourou est revenu sur la méthodologie qu’il avait eu l’occasion d’exposer lors de la session du 24 septembre dernier. Il a développé les dernières étapes, dont la concertation avec notamment les Communautés de communes, qui ont permis d’aboutir au recensement de 41,33 ha susceptibles d’accueillir des installations photovoltaïques au sol. Le travail de la Chambre d’agriculture s’achève là, ce document devant être transmis au préfet avant le 9 janvier 2025. Il sera alors soumis à diverses consultations.
Une fois l’ordre du jour épuisé, place a été faite au débat sur l’actualité agricole, particulièrement chargée en ce contexte de mobilisation agricole.
Dominique Forneris
Publié le 2 décembre 2024Mobilisation syndicale FDSEA / JA 82 : le feu de la colère
À la lueur des flammes du brasier allumé par les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA, près de 200 agriculteurs étaient rassemblés sur le giratoire de Rome, avenue de l’Europe à Montauban, dans la soirée du 18 au 19 novembre dernier. Une cinquantaine de tracteurs a ainsi convergé au centre du Tarn-et-Garonne, répondant à une mobilisation nationale des deux syndicats appelant à des actions sur l’ensemble du territoire français. Alors que les discussions sont en cours sur l’accord de libre-échange EU-Mercosur, les agriculteurs manifestaient simultanément à la réunion du G20 au Brésil, contre « L’Europe passoire ». Une quantité importante de déchets, déversés par les bennes, est venue alimenter ce « feu de la colère ».
« N’importons pas l’alimentation dont nous ne voulons pas »
Le communiqué de presse des syndicalistes Tarn-et-Garonnais précisait : « N’importons pas l’alimentation dont nous ne voulons pas ». L’accord EU-Mercosur étant l’objet principal de la protestation de la soirée. Ils dénoncent une concurrence déloyale pour l’agriculture - notamment la filière bovine - induite par des normes environnementales et sociales moins strictes. À ce propos, Damien Garrigues, président de la FDSEA : « Cette merde, c’est nos enfants qui l’auront dans leurs assiettes ». Concernant l’ensemble des mesures promises par le gouvernement, il ajoute : « Il y a eu de timides avancées, on en veut des vraies ! ».
A quoi s’attendre après cette nouvelle action ? « Des mobilisations fortes et courtes. Pas de blocage». Damien Garrigues prévient : « Ça ne nous fait pas peur d’aller jusqu’au mois de janvier, on l’a déjà montré ».
Raphaëlle Lenoble
Publié le 25 novembre 2024Syndicalisme : La FDSEA et JA 82 reçus par la ministre de l'Agriculture
Jeudi 14 novembre, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a reçu les représentants de la FDSEA et JA de Tarn-et-Garonne : Damien Garrigues, Benjamin Checchin, Jean-Philippe Viguié et Jean-Baptiste Gibert.
Une rencontre primordiale pour notre département. Au-delà des revendications portées par nos syndicats depuis plusieurs mois, les sujets spécifiques à notre département ont pu être abordés.
Parmi les principaux discutés :
• L’eau : enjeu prioritaire pour le maintien de notre agriculture et pour laquelle les principales inquiétudes reposent sur la réduction des volumes attribués, les retenues et classement des cours d’eau, l’aberration de la règle « 2 abandons de droit de pompage pour l’obtention d’1 », l’augmentation des taxes Adour Garonne, la création de nouvelles réserves …, demande de modification
• Elevage : conséquences MHE / FCO. Demande de dégrèvement TFNB
• PGE : aides directes ; demande de décalage du remboursement des PGE Ukraine et Covid et aides de trésorerie ou prise en charge des intérêts
• Maintien des aides bio avec tenue des engagements sur la coriandre
• Manque de solutions techniques pour bon nombre de filières, retrait de matières actives etc…
• Main d’oeuvre : aberrations de la taxe AGEFIPH, pérennisation TO DE …
Maintenant nous attendons fermement des avancées concrètes !
Les représentants FDSEA/JA82
Publié le 18 novembre 2024La noisette conduite dans l'impasse
Séverine Bégué s’est installée en 2019 sur l’exploitation familiale située à Saint-Arroumex où les noisetiers était déjà là, les premières plantations remontant à 1987. Avec 35 ha de surface nette arborée, la noisette est sa seule production. Aujourd’hui âgée de 46 ans, elle est par ailleurs administratrice de la coopérative Unicoque et de l’ANPN. Son époux Jérôme a sa propre exploitation qui compte 17 ha de noisetiers, le reste est en grandes cultures. Ensemble, ils disposent de leur propre station de stabilisation où les noisettes sont nettoyées et séchées pour être amenées entre 6 et 8 % d’humidité, avant d’être acheminées en benne vers l’usine de Cancon. En présence de son fils Paul, actuellement étudiant, qui se projette sur une installation à horizon de 10 ans, Séverine évoque les grandes difficultés qui affectent la filière noisette et son exploitation « 100% noisette ».
« On s’en sortait, même très bien, jusqu’en 2022, où on a eu les premières complications dues à la punaise diabolique. En 2022, j’ai perdu 50 000 euros de chiffre d’affaires. J’ai eu la même perte également en 2023, mais avec plus de rendement qu’en 2022, due aux attaques de ravageurs. » pose l’exploitante.
Avant d’en venir à 2024 où les difficultés culminent « avec un manque de 30% de volume en raison de problèmes de pollinisation et de fécondation mais il manque aussi du volume en raison de la chute qu’occasionnent les ravageurs, balanin et punaise » explique-t-elle. A ces pertes cumulées s’ajoutent des dégradations de qualité sur le tonnage finalement récolté. Elle complète : « Actuellement, on estime entre 25 et 33% de défauts de pourritures externes et internes de l’amandon induits par des piqures de punaises. »
Problème de qualité
« Le balanin, on sait qu’il y a des dégâts mais on sait les sortir ; les punaises on ne les voit pas. Elles font une nécrose blanchâtre à brunâtre sur l’amandon qui finit par pourrir : vous recrachez ! On ne peut pas commercialiser la récolte dans l’état où elle est, avec 25 à 30 % de défauts, tout l’enjeu est là. A la coopérative, la fin des agréages est imminente. Sur les 6 500 tonnes qui sont à Cancon, il ne resterait que 4 000 tonnes, non commercialisables en l’état et difficiles à trier.»
Urgence phytosanitaire
Privés de l’acétamipride, un néonicotinoïde, dont ils ne peuvent plus faire usage depuis juillet 2020, les producteurs français n’ont maintenant recours qu’à des produits de contact, des pyréthrinoïdes. Toutefois, ils n’ont pas une bonne efficacité sur les ravageurs et leur emploi s’avère compliqué par météo pluvieuse en raison de fenêtres de traitement très courtes et des lessivages, comme cela a été le cas sur cette récolte 2024, explique-t-elle. « On n’a plus de produit efficace, l’Italie et l’Espagne y ont accès, il nous faut une harmonisation phytosanitaire. Ce n’est pas un problème de marché, c’est un problème de qualité. »
Elle avait envisagé des plantations nouvelles et le renouvellement d’un verger qui avait été abîmé par la grêle en 2007 : « Si on n’arrive pas à avoir de solution phytosanitaire, ce n’est pas de la noisette qui sera replantée. Mais quoi ? » Elle espère une solution pour la récolte 2025. C’est aussi de la concrétisation du projet d’installation de son fils dont il est question.
Dominique Forneris
Séverine Bégué et son Fils Paul
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