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Publié le 13 juin 2025DOSSIER EAU
A Montfermier, cure de rajeunissement pour un lac collectif cinquantenaire
C’est en 1973 que Jean Soupa, Raymond Landou et Maurice Lafargue, propriétaires-exploitants à Montfermier ont concrétisé leur volonté commune de réaliser un lac sur leurs terres voisines, en contrebas de la route qui mène au village. « C’était alors le deuxième lac de la commune. La culture du melon se développait et il n’y avait pas de réseau collectif d’irrigation. Et il a été fait sans subvention ! Montfermier, qui a une superficie totale de 650 ha, en compte une quinzaine, le dernier a été fait en 2000. » relate Sylvain Soupa, petit-fils de Jean, maintenant co-propriétaire du lac avec Thierry Landou, fils de Raymond et Franck Nadalin, petit-fils de Maurice. L’eau est utilisée pour l’irrigation par trois exploitations aux productions très diversifiées : le GAEC du Forgeron, l’EARL de la Fontaine et l’EARL Nadalin. Ce lac a une capacité de 27 000 m3 : « Maintenant, il les fait ! »
Sylvain fait ainsi allusion aux travaux qui ont été réalisés à l’automne 2023, cinquante ans après sa réalisation. La vase a été curée, soit un volume de 10 000 m3 retirés, la digue a été enrochée, le déversoir restauré. Les travaux, réalisés par l’entreprise de TP Trézières de Flaugnac, choisie pour sa proximité avec le site, ont duré trois semaines. Les sédiments ont été stockés dans le champ le plus proche et nivelés après une année nécessaire à leur séchage.
Les démarches ont été commencées au printemps 2022. « On voulait faire quelque chose depuis un moment, la digue penchait énormément ce qui rendait son entretien compliqué, le déversoir était envasé, mais le temps manquait et on remettait à plus tard. Quand nous avons eu connaissance du dispositif mis en place pour les curages, on s’est lancés. » rapporte Sylvain qui se définit en souriant comme étant le « porte-drapeau ». C’est le conseiller de la Chambre d’agriculture qui l’a aidé dans le montage du dossier. Il a également pu s’appuyer sur le service Eau et biodiversité de la DDT. Le bureau d’études de l’ADHA 24 (Association départementale d’hydraulique agricole) est également intervenu. Malgré tout, et en l’absence d’étude bathymétrique qui n’était pas nécessaire, il estime : « on est partis un peu à l’aveugle ». Le devis a été établi sur un montant de 120 000 euros, finalement dépassé de 5 000 euros. Il faut y rajouter 27 000 euros pour étaler la vase ainsi que la rémunération du bureau d’études pour environ 3 000 euros. « C’est un budget ! » considère Sylvain qui précise qu’un total de 60 000 euros de subventions a été alloué pour les trois exploitations, des subventions qui relèvent du régime de minimis, regrette-t-il.
En 2024, près de 15 000 m3 ont été prélevés pour l’irrigation des trois exploitations : « Ce n’était pas une année de gros besoins, on n’a pas arrosé les pruniers par exemple et l’une des exploitations ne fait plus de melon et de betterave porte-graine ». Sylvain précise : « Avant les travaux, on se limitait, on arrosait prioritairement les melons, puis les betteraves porte-graine, les pruniers, l’ail et enfin le maïs ensilage s’il en restait. On le vidait tous les ans. Maintenant, on pourra, c’est sécurisant. »
Dominique Forneris
Publié le 6 juin 2025FDSEA/JA82
Loi Duplomb : le Tarn-et-Garonne réagit à la hauteur de la trahison
Jeudi 15 mai dernier, en pleine période d’activité agricole plus de 200 agriculteurs et 50 remorques se sont retrouvés le soir à l’appel de la FDSEA pour déposer leurs chargements devant le siège du parti socialiste, du parti communiste, de FNE et de l’OBF de tous ceux qui ne veulent pas de la loi Duplomb votée par le Sénat, et qui veulent toujours plus de réglementations. Le refus des contraintes réglementaires est devenu pour les agriculteurs le combat à ne pas perdre. L’emploi des produits phytos ne doit pas être plus restrictif en France que dans le reste de l’Europe. La possibilité d’irriguer indispensable pour notre métier sera toujours défendue avec la plus extrême vigueur. La possibilité de faire des fossés, de les curer, d’entretenir les haies, sans risquer la visite des petits gardes verts et du tribunal qui va avec est une nécessité. Dans la France entière le vent de la révolte peut souffler à tout moment.
DF
Publié le 30 mai 2025INTEMPÉRIES : Annie Genevard en déplacement dans le Tarn-et-Garonne
Solidarité et perspectives
Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, s’est rendue dans notre département mercredi 21 mai où elle a pu constater les dégâts causés aux exploitations par les récentes intempéries et échanger avec les acteurs du territoire.
Le rendez-vous était fixé sur l’exploitation de Jérémy Fraysse, située à Bioule, dont les champs de maïs et de tournesol sont inondés. D’emblée, avant même que ne débute la visite, le président de la Chambre d’agriculture Jean-Philippe Viguié, s’est adressé directement à la ministre. Il lui a indiqué avoir appelé une association environnementale qu’il tient en partie responsable de la situation, dénonçant ainsi une approche dogmatique de l’écologie.
Jérémy Fraysse a alors présenté son exploitation, constituée de 30 ha de prairies et de 100 ha de cultures. Il a expliqué mettre en oeuvre, avec conviction, un panel de pratiques agroécologiques : une MAE rotationnelle, de l’agroforesterie, des couverts végétaux où pâturent une trentaine de génisses Aubrac… « de la diversification pour ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier, tout est fait pour limiter les charges, irriguer mieux et respecter la vie des sols… j’y crois mais je n’ai que des boulets ! » Il évoque et argumente sur l’assurance récolte qui pénalise les exploitations diversifiées ainsi que sur le défaut d’entretien des fossés et cours d’eau qu’il tient pour responsable de l’inondation de ses champs dans lesquels ils se déversent, contre-exemple à l’appui...
Etat des fossés et cours d’eau : question prioritaire
Annie Genevard, prenant acte de la perte de leur « utilité fonctionnelle » des fossés et cours d’eau a affirmé : « Il faut absolument qu’on règle ce problème de curage, c’est une question prioritaire. » Elle a indiqué souhaiter porter le débat à l’occasion des Conférences de l’eau lancées par le Premier ministre en vue de concilier « deux logiques qui ne devraient pas s’opposer. », le préfet de Tarn-et-Garonne devant lui communiquer des propositions. « Il faut penser à l’avenir, curage, stockage, adaptation au changement climatique, donner des perspectives, au-delà de panser les plaies. »
Dispositifs de soutien
« L’Etat est aux côtés des agriculteurs pour les aider à se relever. » a déclaré la ministre de l’Agriculture, en indiquant le déclenchement des procédures d’aides : ISN (Indemnité de Solidarité Nationale) pour les pertes de récoltes et calamités pour les pertes de fonds. Elle a également évoqué des soutiens tels des rééchelonnements ou des exonérations de cotisations sociales et des exonérations de taxe sur le foncier non bâti à la trésorerie, qui nécessitent au préalable une évaluation plus précise de la situation. « Je suis là pour délivrer un message de solidarité et d’espoir. » a-t-elle conclu.
DF
Publié le 4 avril 2025La Chambre d'agriculture en ordre de marche
La Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne s’est réunie en session le 14 mars, sous la présidence de Jean-Philippe Viguié, en présence d’Edwige Darracq, Sécrétaire générale de la préfecture. A l’ordre du jour figuraient des points dans la continuité du fonctionnement de l’institution, comme le compte financier et le rapport d’activité, se rapportant tous deux à l’exercice 2024. Mais aussi des sujets propres à l’organisation de la nouvelle mandature comme la création de commissions. Un temps d’information et d’échanges a été réservé aux dossiers d’actualité.
Le président Jean-Philippe Viguié a exprimé avec volontarisme son souhait de « mettre en place une organisation de travail qui fasse le lien élus-terrain-agents, pour faire face aux difficultés techniques, climatiques, humaine ».
Commissions et groupes de travail
Pour ce faire, des commissions ont été créées sous les rubriques « Productions et moyens », « Accompagnement filières et entreprises » et « Agriculture et territoire ». Elles sont « chargées de préparer les travaux des instances délibérantes ». Ces commissions sont composées de groupes de travail thématiques animés par des élus référents et regroupent des membres de la Chambre d’agriculture qui ont manifestés leur intérêt pour le ou les sujets en question, tels que l’eau, l’installation, l’emploi, l’accompagnement des crises, les agriculteurs en difficulté… dix-huit au total, balayant tout le spectre des attributions de l’organisme consulaire. Le président attend de cette architecture « une intelligence de travail collective dans un esprit de confiance ».
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