A la Une
Publié le 25 janvier 2024
Debout camarades !
Commencée à Toulouse, la révolte paysanne gagne maintenant toute la France avec l’appui de la majorité des français. Ce qu’il y a de nouveau c’est l’ampleur et la spontanéité du mouvement comme une sorte de prise de conscience générale du monde agricole face à son avenir. L’amoncellement de règlements et directives issu de l’ordre moral environnemental est suicidaire. Pire cette nouvelle tyrannie idéologique se double d’un libéralisme économique destructeur avec la signature de nombreux traités de libre-échange acceptés par la France et la domination absolue de la grande distribution qui ne cesse d’augmenter ses marges sous couvert d’inflation au détriment des producteurs et des consommateurs. Ajouté à cela une augmentation généralisée des coûts de production et vous vous trouvez devant une situation explosive : la France perd rapidement non seulement sa capacité exportatrice mais également son autonomie alimentaire. On assiste à une prise de conscience générale de cet état de fait. L’Europe avec la participation de la France sacrifie des pans entiers de notre agriculture. Face à cette situation, le silence assourdissant de la FNSEA depuis de longs mois ne peut qu’étonner ; on est dans le droit d’attendre du président d’un syndicat national une défense plus dure d’un métier menacé comme jamais il ne l’a été. Le syndicalisme c’est autre chose que d’être content d’être reçu dans les ministères.
PV
Publié le 24 janvier 2024
Mouvement agricole :
reprendre notre destin en main
« On marche sur la tête ! » avaient alerté les agriculteurs en novembre dernier, multipliant les actions sous ce slogan éloquent jusqu’à la fin 2023. Et les reprenant dès le début de cette année. Le 16 janvier, ils ont été très nombreux à converger vers Toulouse, à l’appel de la FRSEA Occitanie et de JA Occitanie qui ont pu se féliciter d’une mobilisation historique, annonçant près de 500 tracteurs et 2 000 agriculteurs, à la mesure de l’exaspération dont la profession bouillonne, et en écho à la contestation qui déferle dans plusieurs pays européens. Le Tarn-et-Garonne était au rendez-vous, apportant un contingent honorable à ce rassemblement régional.
Les manifestants comptaient fermement être enfin entendus sur les revendications qu’ils martèlent sans relâche et de longue date auprès des décideurs : l’impact de la MHE, la hausse de la fiscalité sur le GNR, l’inflation sur les intrants, la préservation des moyens de production (eau, phytosanitaires…), l’accumulation normative qui accable… Il s’agit d’enrayer l’érosion de la compétitivité de l’agriculture, de la rentabilité des exploitations, de l’attrait du métier pour éloigner le spectre de la disparition collective. « Paysan, c’est quoi ? C’était avant ! » a-t-on pu entendre. Et ça n’a fait rire personne… Ou, dans une version plus positive, « Il faut reprendre notre destin en main. »
Publié le 24 janvier 2024
Salle de découpe de Bexianis :
Un projet de reprise par les éleveurs
du département en gestation
ELVEA 82 et l’ALMA, structures oeuvrant au service des éleveurs, ont annoncé le 19 janvier en fin de journée leur volonté de se regrouper afin de déposer une offre de reprise de la salle de découpe de Bexianis auprès du mandataire judiciaire. « On a cru comprendre qu’il y avait des offres privées sur la reprise, l’une Tarn-et-Garonnaise, l’autre extérieure au département. » a exposé Gilles Vidal, éleveur et co-président d’ELVEA 82. Qui insiste : « Nous, nous proposons une solution d’intérêt collectif, nous défendons l’argent des éleveurs. Nous voulons pérenniser l’investissement des éleveurs. » Le collectif a jusqu’au 31 janvier pour son offre, l’aboutissement de la procédure est attendu fin mars-début avril. Les éleveurs seront appelés à s’engager dans la structure qui sera créée à cet effet.
ELVEA82 : association d’éleveurs ; ALMA : association de lutte contre les maladies des animaux
Publié le 19 janvier 2024
Salle de découpe de Bexianis
Avec la fermeture de l’abattoir et de la salle de découpe bon nombre d’éleveurs se sont retrouvés dans l’impossibilité de satisfaire les clients qui venaient chez eux chercher de la viande de qualité en vente directe.
Dans ce contexte difficile, les organisations professionnelles du département et les associations des éleveurs ont donc tout d’abord travaillé pour construire une solution réaliste immédiate de substitution (1°) et travaille de manière concomitante afin de trouver une solution pour la salle de découpe (2°).
1° Concernant les solutions de substitution pour l’abattage et la découpe.
Il a d’ores et déjà il y a la possibilité pour ceux qui le souhaitent d’abattre à Villefranche de Rouergue et de faire découper leurs animaux à la salle de découpe attenante à l’abattoir et de rapatrier les produits sur le département. L’abattoir d’Auch est prêt lui aussi à recevoir les animaux et à rapatrier les carcasses sur le département. Le surcoût engendré reste raisonnable (de 5 à 10% par rapport à la situation précédente). Il nous semble important de souligner que la vente directe doit être une activité rémunératrice et que les clients doivent comprendre cette situation et accepter aussi une hausse des prix en conséquence.
Par ailleurs, afin de faciliter le transport tout en minimisant les coûts de transport des animaux vivants, nous allons établir un centre de rassemblement dans les locaux de Bexianis pour organiser le transport de Montauban vers Villefranche ou Auch pour ceux qui le voudront et ce avec le concours de la Chambre d’Agriculture du 82 qui se charge de faire agréer ses locaux de Bexianis à cette fin.
Pour tous les éleveurs qui souhaiteraient des renseignements supplémentaires peuvent contacter les techniciens d’ELVEA ou de l’ALMA au :
ELVEA 0670614934
ALMA 0788255199
publié le 22 décembre 2023
Abattoir de Montauban
Comme dans tous les bons vaudevilles, il faut attendre le dernier acte pour voir l’amant sortir du placard. La saga de l’abattoir de Montauban se termine ainsi, avec dans les rôles clés la mairie de Montauban et la Chambre d’Agriculture du Lot-et-Garonne qui, via l’abattoir de Villeneuve sur Lot, va louer les frigos de feu l’abattoir de Montauban et imagine rapatrier cheptels et volumes d’abattage sur leur propre outil.
Comme dans toute bonne histoire d’adultère cela laisse des orphelins malheureux, en l’espèce les éleveurs du département qui il y a peu encore avaient le choix entre deux abattoirs sur le département : aujourd’hui ils se trouvent bien seuls ! Nous parlons bien de ces élevages familiaux qui apportent la richesse et la diversité de notre département, de ces jeunes qui ont basé un projet sur la vente directe et le lien avec le consommateur, de ces éleveurs de notre département en zone défavorisée où l’on ne peut que vivre ou essayer de vivre de l’élevage.
Comme dans toute pièce de théâtre, un bon scénario rattrape souvent un jeu d’acteur médiocre. La Mairie de Montauban a pendant longtemps porté et soutenu la régie de l’abattoir, un outil surdimensionné et vieillissant, repris ensuite par des abatteurs privés qui l’ont exploité pendant plusieurs années. Exploité au sens propre en particulier par les tarifs pratiqués particulièrement bas, bien arrangeant lorsque l’on est à la fois propriétaire et client du même outil. Issue logique : ces mêmes abatteurs sont venus crier au secours lorsque l’abattoir s’est trouvé en grande difficulté financière. Nous devons saluer la volonté collective, le travail long et difficile qu’a mené la Chambre d’Agriculture de Tarn-et-Garonne pour proposer un projet de reprise construit et raisonné, saluer l’implication des élus, Conseil Départemental, Mairie de Montauban, Communautés de Communes, tous visiblement désireux de travailler ensemble pour sauver l’abattoir. Visiblement seulement : au moment fatidique, la scène centrale de la pièce de théâtre, tout le monde a semblé se renvoyer la balle et personne n’a voulu monter sur scène. A ce moment-là la pièce bascule et le destin de l’abattoir se scelle. Nous ne sommes pas là pour distribuer les torts mais pour déplorer l’échec collectif. Dans notre département dès que la politique s’en mêle, elle fait preuve d’un pouvoir de destruction magnifique. Autant vous dire qu’en tant que défenseurs des paysans et de leurs vaches, qui eux ne font pas de politique, cette situation nous agace tout particulièrement !
Comme au théâtre, au final ce sont les seconds rôles qui sont intéressants : ceux qui ont amené l’abattoir à cette situation ont laissé des dettes à la liquidation et ont appelé au secours l’abattoir de Villeneuve, ceux-là même parfois qui nous critiquent dans les campagnes en disant que la FD n’a pas soutenu l’abattoir.
Alors une fois le rideau et les masques tombés soyons clairs. Pendant longtemps le projet monté par la Chambre d’Agriculture de Tarn-et-Garonne semblait partir sur de bons rails et personne ne venait nous chercher. Ce n’est qu’une fois le cadavre sur scène que les gens se sont tournés vers le syndicat.
Ce qui nous importe c’est que nos éleveurs aient des solutions, que ce soit pour l’abattage ou pour la découpe de leurs animaux. Le Tribunal de Commerce dans sa hâte de liquider l’abattoir de Montauban a fait de même avec la salle de découpe de Bexianis.
Grouper des animaux vivants dans la bouverie de l’abattoir de Montauban pour les envoyer à Villeneuve est une connerie irréaliste compte tenu des équipements en place. Nous ne sommes pas dupes du jeu des acteurs et avons déjà travaillé pour proposer des solutions de groupage des animaux et de rapatriement des carcasses avec des outils adaptés et pratiques.
La salle de découpe quant à elle est l’outil des éleveurs tarn-et-garonnais et il est hors de question qu’elle soit reprise par d’autres ! Les associations d’élevage du département feront une offre de reprise avec le tout le soutien que la FDSEA sait apporter …
Damien Garrigues
Jean-Philippe Viguié
FDSEA 82
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