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Publié le 4 novembre 2024
Témoignage : la contention synonyme de sécurité
Trois associés forment le GAEC de Poussou, à Lavaurette : Annie, Gérard et Guillaume Vayssiere. Depuis quelques années, Guillaume anticipe le départ à la retraite de ses parents. Son but : travailler en toute autonomie.
C’est avec cet objectif en tête qu’il a décidé d’investir dans un parc de contention pour son troupeau de Blondes d’Aquitaine, qui compte une centaine de mères. Les mâles partant à l’exportation toute l’année, l’éleveur a cherché à gagner en praticité et en sécurité dans l’organisation de son travail. « Sous le bâtiment, je voulais que ça soit fonctionnel pour pouvoir travailler seul après le départ de mes parents ». Il a ainsi opté pour un système adaptable à ses besoins, vendu par tronçons de trois mètres de long.
Un changement pour éviter les accidents
Avant ce système, les exploitants dirigeaient les animaux à l’aide de barrières. Les risques étaient là, autant pour les éleveurs que pour les bêtes. Coups de pied ou pattes cassées, par exemple. Depuis, pas de blessures à signaler sur l’exploitation. « C’est plus sécurisant, autant pour les hommes que pour les animaux », témoigne le père de Guillaume. « Avant, c’était plus compliqué et pas pratique. On perdait du temps et parfois, les barrières volaient ! ». De même, les vétérinaires l’ont accueilli positivement. En effet c’est un gain de temps et de tranquillité, d’autant plus en cette période de crise sanitaire où les interventions sont nombreuses. Guillaume se sent prêt à travailler seul avec ce système, que ce soit pour le chargement des animaux ou pour les soins. A la trentaine, il nous rapporte qu’il est essentiel pour lui de réfléchir à l’ergonomie de ses installations dès à présent.
Une vision sur sa rentabilité
Un autre point à noter, et qui a changé sa façon de travailler, c’est la bascule. Il vend maintenant au kilo et non plus à la pièce. La pesée des veaux, tous les 15 jours environ, lui permet d’avoir une approche plus fine de sa rentabilité. Les négociants en bestiaux s’y retrouvent également puisqu’ils connaissent le poids exact des animaux au moment de l’embarquement. Il remarque d’ailleurs que les animaux sont moins stressés, ayant pris l’habitude du parc de contention grâce aux pesées régulières.
Les circuits courts pour diversifier son revenu
Toujours dans cette volonté d’adaptation de l’exploitation, Guillaume a développé la vente aux particuliers via un magasin de producteurs à Saint-Etienne-de-Tulmont. Il y propose de la viande au détail et des conserves. Même si cet axe de commercialisation représente une mince part de son chiffre d’affaire, il tient toutefois à cette activité, « pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». La satisfaction de connaître la finalité de ses produits est aussi une source de motivation. Dans la même optique, il fait des colis en vente directe.
Raphaëlle Lenoble
Publié le 28 octobre 2024
Panneaux retirés : le monde agricole, désorienté, exprime sa quête de sens
Depuis près d’un an, en retournant les panneaux d’entrée et de sortie des villes et villages, le monde agricole, en quête de bon sens, disait : « on marche sur la tête ! ». Depuis quelques jours, de nombreux panneaux ont carrément été retirés pour signifier cette fois : « où va-t-on ? ». Le monde agricole, perdu, demande aux gouvernants de remettre du sens. Très vite.
Les quelques 300 panneaux qui ont disparu du paysage sont réapparus vendredi 18 octobre en début d’après-midi à Montauban, déposées sur le parvis de la Préfecture ou accrochés au mur de l’édifice. Patiemment, ils ont été déchargés par les manifestants dans le cadre d’une action syndicale coordonnée par la FDSEA et JA 82.
Intensification annoncée
« Et on a eu le toupet de nous demander quelles étaient nos revendications… », s’agace Damien Garrigues, le président de la FDSEA, dénonçant « le comportement de l’Etat, non respectueux des agriculteurs… ». Il a notamment évoqué les négociations sur l’accord de libre échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur qui pourraient aboutir prochainement, les distorsions de concurrence, les problèmes de revenu… Le président de JA82, Benjamin Checchin poursuit : « C’est le dernier avertissement avant la tempête, on veut des décrets signés. Il y a des possibilités de nous arranger sans dépenses supplémentaires. » Et d’inviter ses pairs à se préparer à des actions futures, dès les semis terminés : « Graissez les essieux ! » leur a-t-il lancé. Message compris.
Ministre attendue
Les deux présidents, accompagnés d’une partie des manifestants, se sont ensuite rendus à la DDT où ils ont pu déposer un panneau d’annonce des contrôles radars ainsi qu’une affichette portant la mention « Agriculture, profession sous vidéosurveillance ». S’en sont suivis des échanges avec le directeur départemental, François Duquesnes. Peu fluides, ils se sont conclus sur la question de la venue de la ministre de l’Agriculture en Tarn-et-Garonne, un impératif pour les manifestants.
DF
Publié le 23 août 2024
Révision des listes électorales : Élections des membres de la Chambre d’agriculture de 2025
La révision des listes électorales pour l’élection des membres de la chambre d’agriculture prévue le 31 janvier 2025 est en cours, à la fois pour les électeurs votant individuellement et pour les groupements professionnels agricoles.
Cette information est affichée sous forme d’avis dans les communes du département. Ces avis sont également accessibles sur le site internet des services de l’État. Les imprimés de demande d’inscription sur les listes électorales sont téléchargeables sur le site internet des services de l’État : https://www.tarn-et-garonne.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Elections/Elections-Professionnelles/Election-des-membres-de-la-chambre-d-agriculture/Election-des-membres-des-chambres-d-agriculture-pour-2025 et sur celui de la chambre d’agriculture : https://agri82.chambre-agriculture.fr/ Les demandes d’inscription doivent parvenir au secrétariat de la commission d’établissement des listes électorales (CELE) avant le :
- 15 septembre 2024 pour les électeurs votant individuellement
- 1er octobre 2024 pour les groupements professionnels agricoles. À l’adresse suivante : Chambre d’agriculture – secrétariat de la CELE – 130 avenue Marcel Unal 82 017 MONTAUBAN ou à l’adresse de messagerie suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Pour tout autre renseignement, vous pouvez vous adresser au bureau des élections et de la réglementation générale de la préfecture aux numéros suivants : 05 63 22 82 71 ou 29 et sur l’adresse de messagerie : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Communiqué Préfecture
Publié le 23 août 2024
Cultiver l’absurde
Il y a des promesses malhonnêtes. Comme celles de trois amis paysans partant en week-end en promettant à leurs épouses de ne pas parler agriculture. Peine perdue ! Mais que faire quand on ne se voit que de loin en loin sinon refaire le monde et l’agriculture qui va avec.
C’est parfois triste de revoir, années après années, l’ami qui avait abandonné un « bon salaire » pour reprendre à bras le corps une belle ferme céréalière en la transformant de bout en bout, vers le bio, l’agronomie, les légumineuses… Bref vers tout ce que la société lui demandait. Alors c’est triste de le voir glisser. « Je me suis rendu compte que jamais plus je ne pourrais m’acheter un tracteur neuf. », « J’ai viré un salarié, bientôt un autre mais comme je rachète du matériel plus petit j’ai pas le choix, je compense les heures. », « Cette semaine j’ai des attaques d’Héliotis sur tous mes Soja. Dans quinze jours je saurais si j’ai perdu 150 000 € ou pas… », « Je me refuse encore à arrêter les céréales pour tout mettre en luzerne et broyer. Mais je ne vais pas avoir le choix longtemps. »…
Un paysan bio technique avec des rendements proches du conventionnel, un système bien calé mais en face des prix indignes, des aléas incessants et des charges qui explosent. Ce n’est qu’un exemple presqu’une allégorie de ce que nous vivons tous. Ce pourrait être un arbo, un éleveur ou un céréalier conventionnel que cela ne changerait pas grand-chose. Et en face il y a l’Etat, la Région, le politique qui se comporte comme un enfant fou qui veut plaire et se faire remarquer. Inconséquent et immature parce que jamais responsable et toujours en campagne. Parlant, parlant, parlant de grands plans structurels mais proposant des guichets d’aide épuisés en quelques minutes comme les soldes. Poussant vers le bio quand le marché est à l’agonie. Distribuant dans l’urgence de l’argent pour la MHE en oubliant ceux qui ont subi le blocage de leurs animaux.
L’agriculture était un métier d’hommes libres. Au fil des ans l’Etat en a fait un métier de coupables en puissance qui dans leur moment de lucidité voient cette liberté perdue et l’absurde de la politique qui les mènent. Pour Albert Camus face à l’absurde il n’y avait que le suicide, l’acceptation cynique ou la révolte. Alors oui fatigués de croire à un demain qui n’arrive jamais certains font l’irréparable. Alors oui d’autres acceptent les règles absurdes et on les comprend. L’Etat propose 900 € / ha pour de la coriandre pendant 5 ans ? Et 12 000 ha de fleurir en Occitanie poussant l’Etat à tenter un rétropédalage. (Gagner plus à cultiver pour détruire plutôt que de produire de la nourriture n’obtient malheureusement pas la palme de l’absurde quand on voit l’Etat Néerlandais dépenser des milliards pour pousser vers la sortie ses propres éleveurs !).
Mais il reste une voie, celle de la révolte, celle qui consiste à chercher, tenter, épuiser les possibles. C’est tellement plus facile à faire quand on a du temps et de l’argent que quand on accumule les heures de travail, les mauvais rendements et les factures impayées sur la fameuse pile de gauche (ou de droite !) du bureau. Alors collectivement dans les semaines et les mois à venir nous vous proposerons de réfléchir à nos filières, de réagir, de commenter, de contredire les idées qui ont émergé de nos travaux communs.
Grâce à votre mobilisation l’hiver dernier nous avons obtenu la création d’un Plan Méditerranée qui reconnaît les difficultés que traversent les agricultures du sud de la France. Ce plan doit nous donner des moyens pour adapter nos territoires à demain. Pensons filières, valeur ajoutée, résilience et reprenons, même de façon minime, même que sur quelques projets, la main sur notre avenir.
Jean-Philippe Viguié, Vice-président FDSEA 82
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