Rencontres techniques melon sud-ouest :
Une belle campagne 2022

Les producteurs de melon se sont retrouvés à l’invitation du CEFEL et de la Chambre d’agriculture du Tarn et Garonne pour une réunion technique de bilan de campagne et d’analyse des essais réalisés sur la saison. Après plusieurs rencontres en visioconférence, c’était avec grand plaisir que les producteurs de melon du sud-ouest se sont retrouvés en présentiel dans le Quercy blanc Lotois pour ces rencontres techniques 2022. Une année marquée par une météo exceptionnelle avec des températures précocement élevées et ensuite très chaudes durant toute la saison. Une météo favorable au melon, en production comme en consommation.

Calibrage
Les travaux menés depuis quelques temps aboutissent à un nouvel accord sur le calibrage à compter de 2023. La nouvelle grille tient compte du fait que les melons de calibre 12 sont les plus demandés. L’objectif est donc d’élargir au maximum ce calibre 12 et de diminuer le calibre 15. Elle autorise pour ce faire les chevauchements afin de permettre davantage de flexibilité. Il était rappelé qu’un seul mode de calibre est obligatoire, le poids ou le diamètre. Son entrée en application fera l’objet de contrôles, dans un premier temps pédagogiques, c’est à dire sans sanction.

Actualité phyto
La météo particulièrement chaude et sèche de l’été 2022 s’est montrée défavorable aux bioagresseurs. Les attaques sur les melonnières ont donc été très modérées, un peu de bactériose qui reste préoccupante sur notre bassin, et quelques dégâts de pyrales et sésamies. Globalement, la situation sanitaire était bonne. Depuis 2019, le CEFEL mène des essais sur le comportement des différentes variétés de melon à la bactériose. Il observe des différences significatives selon les variétés, que ce soit sur feuilles ou sur fruits. Il teste également l’efficacité de plusieurs produits sur cette maladie. Le Bion 50 WG donne les meilleurs résultats mais il n’est pas autorisé sur l’usage bactériose! En outre, il doit être utilisé avec beaucoup de précautions. Les responsables professionnels entendent donc demander son extension d’usage sur la bactériose, notamment du melon. Par ailleurs, la réglementation phyto devient de plus en plus contraignante. Ainsi, le Steward a perdu son autorisation de mise sur le marché. En 2023, les produits à base de diméthomorphe seront également concernés, notamment le Zampro Max et l’Optimotech. De plus, les épandages devront respecter les distances de sécurité riverains (DSR) et le nouveau plan pollinisateur (arrêté abeilles). Le melon étant considéré comme une culture attractive, il conviendra de vérifier que les produits phyto utilisés soient classés dans les bonnes catégories : « produit autorisé » ou « produit dangereux pour les abeilles ». Si le produit est autorisé, cette catégorie exigeant des conditions d’emploi très strictes, quelques heures avant ou après le coucher du soleil. Le resserrement de ces conditions d’usage préoccupe les producteurs qui se sentent de plus en plus contraints.

Nouvelles variétés
Un point était aussi fait sur les nouvelles variétés utilisables. La liste des variétés 2023 est d’ailleurs en accès libre sur les sites du CEFEL et de la Chambre d’agriculture du Tarn et Garonne. La technicienne du CEFEL présentait les trois nouvelles variétés testées : Arabesk, Bornéo et vendome. Elles ont des capacités différentes au niveau de la résistance ou des comportements aux principales maladies, de leur vigueur ou de leur tenue après récolte. Leurs rendements sont néanmoins intéressants à prendre en compte. Les producteurs disposent ainsi d’une large palette de variétés dans la quelle ils peuvent choisir les mieux adaptées à leurs conditions de mise en culture.

Paillages biodégradables
Enfin, le CTIFL a mené des essais sur différents films biodégradables dans le cadre de son projet SOPAME, en partenariat avec le CEFEL. Il faut savoir que la filière de recyclage des paillages en polyéthylène est aujourd’hui en crise avec de moins en moins d’usines opérationnelles et des coûts de traitement qui augmentent. Les paillages biodégradables sont une solution d’avenir mais ils coûtent plus cher. L’essai a comparé le comportement au champs de plusieurs marques, des films blancs, noirs ou avec d’autres colorations. Ils présentent des points forts, notamment la facilité de ne pas être enlevés en fin de culture. De nombreux critères ont été testés : la facilité de déroulement, la résistance aux adventices, la reprise des plants, la perméabilité aux échanges d’eau avec le sol, la vitesse de dégradation...

La Défense Paysanne du Lot