Matériels : Des pulvérisateurs agréés anti dérive
Depuis une dizaine d’années, la règlementation sur les produits phytosanitaires et leur application, de plus en plus stricte et contraignante, amène de nombreux arboriculteurs à repenser leur parc matériel. D’autant plus que les aides à l’investissement ciblent clairement les machines les plus vertueuses en matière de performance environnementale. Revenons une quinzaine d’années en arrière. A l’époque, l’arrêté du 12 septembre 2006 crée beaucoup d’émoi dans les campagnes en basculant dans le champ règlementaire de nombreuses “bonnes pratiques” qui étaient jusque-là du domaine de la recommandation. Citons l’interdiction de traiter avec du vent de force >3, le rinçage des emballages, la vidange des fonds de cuve etc… Il n’était plus conseillé mais obligatoire de respecter ces bonnes pratiques…C’est également cet arrêté qui introduit la notion de Zone de Non Traitement (ZNT) en bordure de cours d’eau, et par conséquent la notion de dérive et de réduction de la dérive. Et quelques années plus tard, en 2008, le Grenelle de l’environnement instaure le contrôle périodique des pulvérisateurs.
Réduire les ZNT
Force est de constater que depuis, les contraintes règlementaires n’ont fait que se renforcer au fil des différents arrêtés et des différentes lois, tant françaises qu’européennes. Après plusieurs années de “mise en route “ du dispositif pendant lesquelles de nombreux produits n’avaient pas encore leur ZNT “eau”, aujourd’hui, tout est en place. Tous les produits phytosanitaires ont une ZNT “eau”. Et, progressivement, d’autres types de ZNT sont en train de se mettre en place. Une ZNT “arthropodes” et une ZNT “plantes non cibles”, qualifiées également de ZNT “terrestres”, pour protéger la biodiversité en bordure de parcelles, sur les zones non cultivées, commencent à apparaitre sur les étiquettes des nouveaux produits. Plus récemment, depuis la loi d’avenir et l’arrêté de décembre 2019, des Distances de Sécurité Riverains (DSR) à proximité des zones sensibles (écoles, maisons de retraites, hôpitaux…) et des habitations ont été établies pour l’ensemble des produits. Et le contrôle des pulvérisateurs est passé de 5 ans à 3 ans depuis janvier 2021 avec quelques points de contrôle en plus. Pour satisfaire à ces différentes exigences, la question du renouvellement du (des) pulvérisateur(s) peut se poser. En effet, un appareil neuf permet de s’affranchir des contrôles de pulvérisateurs pendant 5 ans. Et une des conditions pour pouvoir réduire les ZNT (et les DSR), c’est d’utiliser un appareil agrée “anti dérive”. Pour mémoire, les ZNT en bordure de cours d’eau peuvent varier, en fonction de la toxicité des produits sur la faune et la flore aquatique, de 5 à 50 m (nous n’avons plus aujourd’hui dans nos locaux phyto de produits avec des ZNT de 100 m) ; et les Distances de Sécurité des Riverains à proximité des habitations de 5 à 20 m. Un pulvérisateur agréé est une des conditions pour réduire ces ZNT et ces DSR à 5 m. Et donc, dans de nombreuses situations, pouvoir continuer à traiter ses parcelles en limitant l’impact sur l’homme et sur l’environnement et en respectant autant que faire se peut la règlementation
Article écrit par JL Sagnes, CA82
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