Ambroisie à feuille d’armoise : intervenir dès l’interculture
Les ambroisies ont levé avant la récolte à l’intérieur des parcelles. La moisson va induire un développement rapide de l’ambroisie, dû à la suppression de la concurrence de la culture et à un meilleur accès la lumière. Les ambroisies fauchées par la barre de coupe vont redonner de nouveaux rameaux : l’ambroisie va continuer son développement et produire du pollen et des graines ! Les ambroisies représentent un véritable enjeu de santé publique : le pollen abondant qu’elles émettent à la fin de l’été provoque des réactions allergiques chez 6 à 20% des français (données ARS). L’ambroisie à feuille d’armoise, une des 3 ambroisies, colonise de plus en plus le Tarn et Garonne. Un arrêté préfectoral, au titre de la santé publique, rend la lutte contre les ambroisies obligatoire avant floraison (vers mi-août).
L’interculture d’été, une période propice
L’interculture d’été est une période très propice au développement de cette adventice. Après la récolte de la céréale à paille, du colza ou du pois protéagineux, l’ambroisie a le champ libre pour se développer. Il n’y a plus de concurrence et elle peut croître, aidée par sa bonne résistance à la sécheresse. Sa croissance est d’autant plus importante et rapide que des pluies surviennent au cours de l’été, associées à des températures chaudes. Heureusement, l’interculture est également une période idéale pour combattre l’ambroisie en complétant la lutte en culture, qui peut s'avérer parfois insuffisante ; l’objectif primordial étant d’empêcher la pollinisation et la grenaison.
Evaluer le risque sur les parcelles
Les niveaux d’infestations peuvent être très différents d’une parcelle à l’autre. Avant la récolte, les plantes restées jusqu’alors sous le couvert de la culture sont en état de vie ralentie. Avec le passage de la moissonneuse-batteuse, les plantes les plus grandes vont être coupées mais toutes, grandes et petites, vont aussitôt bénéficier d’une mise à la lumière, en l’absence de toute concurrence. Celles qui sont coupées vont produire de nouvelles tiges et toutes vont croître rapidement. La présence d’ambroisie à la récolte peut avoir plusieurs origines : • Levée en culture d’hiver dès mars-avril, en absence de contrôle par désherbage, elle reste à l’état latent sous la végétation. • Un faible peuplement épi, lié à des difficultés d’implantation - zones de mouillères, zones compactées ou un printemps sec - laisse de l’espace à l’ambroisie et permettent sa levée et sa croissance. • Les passages de roues pour la pulvérisation et l’épandage d’engrais sont fréquemment infestés par les ambroisies, de même que les bordures de champ. A contrario, un désherbage en culture réussi et une culture dense et homogène conduisent à de faibles risques de présence d’ambroisie. Si la culture est déjà colonisée par l’ambroisie, une intervention est urgente car la pollinisation aura lieu quelques semaines après la récolte. Il est prudent de ne pas se fier aux dates calendaires repérées par habitude, la pollinisation pourrait intervenir dès la fin juillet. En cas de non colonisation par l’ambroisie, l’agriculteur dispose de plus de latitude pour gérer l’interculture.
article écrit par I. Barrier Chambre d'agriculture 82
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