Des expérimentations qui répondent aux attentes des producteurs

L’assemblée générale du CEFEL s’est tenue le 19 avril, sous la présidence d’Yvon Sarraute, en présence des adhérents et partenaires de la SICA. Retour sur l’année 2022 et les perspectives pour 2023 au fil des rapports…

Sébastien Ballion, directeur adjoint du CEFEL et ses collègues de l’équipe technique, Jean-François Saint-Hilary, Vincent Vallejo, Ghislaine Monteils, Camille Marzorato, Pascale Westercamp et Françoise Leix-Henry se sont relayés pour présenter « les brèves de l’expérimentation 2022 » concernant les différentes espèces travaillées au CEFEL.

L’expérimentation

En pomme, afin d’optimiser les stratégies d’éclaircissage, le CEFEL travaille sur une cartographie de la charge en fruits réalisée à partir d’un passage caméra « qui prend des milliers de photos ». Pour la tavelure, un bilan a été présenté sur les essais de stratégies sans produits CMR. Un focus a été fait sur les conditions de conservation des pommes en lien avec le contexte climatique de l’été 2022. Pour la prune, il a été question de la lutte contre le Phytopte à Galle et, dans le cadre de la mesure non destructive de la qualité, un essai portant sur la relation entre la teneur en matière sèche et l’évolution en conservation a été présenté. Concernant la cerise, l’expérimentation portant sur la combinaison de méthodes de lutte contre Drosophila suzukii a été exposée. Le melon a été abordé au travers des essais de lutte contre la bactériose ainsi que de sensibilité variétale à la bactériose. L’ail a fait l’objet d’un focus sur les essais liés à la pourriture blanche « souvent présente dans les parcelles et sur laquelle nous sommes démunis ». Enfin, pour le raisin, ce sont les essais conduits sur les bâches anti pluie qui ont été évoqués. Toutefois, leur efficacité n’a pu être correctement évaluée en 2022… faute de pluie.

Ce tour d’horizon s’est terminé par une information sur le Plan alternatives d’urgence phytosanitaire Fruits et Légumes aux termes duquel 21 usages, sur l’ensemble des usages non ou mal pourvus, ont été retenus. Dans ce cadre, le CEFEL est chargé, seul ou en partenariat, de travailler pour la pomme, sur la tavelure, le puceron et l’hoplocampe ; pour l’ail, sur la pourriture blanche et pour le melon, sur le puceron.

Il a été rappelé par la directrice, Marie-Eve Biargues, que le programme d’expérimentation annuel « tient strictement compte des attentes exprimées » lors des réunions des comités de pilotage propres à chaque espèce « instances essentielles à la pertinence de nos expérimentations ». Naturellement, il en va ainsi pour le programme d’expérimentation 2023, pour lequel les comités de pilotage se sont tenus courant octobre 2022.

Et son financement

Comme il est désormais habituel, la question du financement de l’expérimentation a fait l’objet de développements inquiets, particulièrement en ce qui concerne FranceAgriMer : « Nous sommes conscients qu’il sera de plus en plus difficile de faire financer des projets d’expérimentation utiles à nos producteurs ». Sur les quatre projets déposés en 2022 auxquel le CEFEL a participé en tant que partenaire, « comme nous le craignions, aucun de ces projets n’a été retenu » (il a été précisé que l’un d’entre eux a été tardivement repêché). En termes budgétaires, ce désengagement se traduit par une baisse des subventions FranceAgriMer de 186 000 euros. Les subventions en provenance de la Région Occitanie, de l’Agence de l’eau et du Département de Tarn-et-Garonne sont quant à elles restées stables durant l’exercice clos. Toutefois, le CEFEL reste vigilant quant à l’évolution des subventions de la Région, regrettant qu’aucun nouveau projet n’ait pu être présenté en 2022 dans le cadre de l’appel à projets régional Filières végétales (hors bio).    

Au niveau des investissements, leur montant total pour l’année 2022 s’est élevé à 123 000 euros, portant sur des plantations et les équipements associés (palissage, filets, irrigation) ainsi que des matériels. Le montant prévisionnel des investissements pour 2023 s’établit à 40 000 euros et concerne notamment la rénovation des outils de pilotage et d’automatisation de l’irrigation.

Contexte très changeant et déstabilisant

« Les producteurs de fruits et légumes sont très inquiets. » s’est alarmé le président Yvon Sarraute, énumérant les difficultés rencontrées par les producteurs dans le domaine des intrants, de l’eau, de la main-d’œuvre, de la protection des cultures, de la commercialisation… comme autant d’entraves qui se cumulent.  

Pour alimenter la réflexion, le CEFEL avait invité Vincent Guérin, responsable des affaires économiques à l’ANPP (Association nationale pommes poires) à s’exprimer sur le contexte très changeant dans lequel évoluent les filières Fruits et Légumes et les incidences sur les productions. Un sujet qui l’a amené a successivement aborder la réglementation, la géopolitique, le localisme, le bio, l’inflation sur les coûts de production, le phénomène de francisation…

Françoise Roch a informé l’assistance sur les travaux de prospective réalisés par la FNPF, à savoir une cartographie des risques et une projection des effets du changement climatique en arboriculture fruitière : « c’est indispensable, on plante pour 20 ans ! »

Dominique Forneris


Appel à manifestations d’intérêt (AMI) « Equipements pour la troisième révolution agricole » 

« Producteurs, passez l’info à vos fournisseurs ! »

Françoise Roch a présenté et apporté des précisions sur l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) « Equipements pour la troisième révolution agricole » ouvert aux filières fruits et légumes.

Suite au plan de souveraineté fruits et légumes qui a été annoncé par Marc Fesneau au Salon de l’Agriculture, un appel à manifestations d'intérêt (AMI) « Équipements pour la troisième révolution agricole » dédié aux fruits et légumes a été mis en ligne sur le site de Bpifrance.

L’objectif de cet AMI est de recenser tous les matériels qui seront ensuite éligibles lors de l’appel à projets FranceAgriMer de cet été. Cet appel à projets permettra aux producteurs de fruits et de légumes de bénéficier d’une aide à l’investissement, en lien avec la transition agroécologique.

L’enveloppe budgétaire dédiée provient du Plan France 2030, a-t-elle précisé.

 

Afin d’établir la liste la plus exhaustive possible de matériels éligibles, Françoise Roch a invité les producteurs de fruits et légumes à contacter leurs fournisseurs*, y compris les pépiniéristes : c’est à eux qu’il appartient de déposer leur dossier sur le site de Bpifrance.

*Tout fournisseur de matériels ou équipements en lien avec :

  • La plantation d’un verger (piquets, filets, plants...)
  • L’irrigation des parcelles 
  • La lutte antigel (tours à vent, aspersion ...) 
  • Le travail du sol 
  • L’application des traitements phytosanitaires (atomiseurs...)
  • La mécanisation (plateforme, calibreuse, etc.) 
  • Les chambres froides
  • etc.

Tout matériel qui n’aura pas fait l’objet d’une demande préalable par le fournisseur ne pourra pas faire partie de la liste des matériels éligibles à l’aide à l’investissement gérée par FranceAgriMer, a-t-elle insisté : « Producteurs, passez l’info à vos fournisseurs ! »

Voici le lien à communiquer aux fournisseurs pour déposer les dossiers avant le vendredi 12 mai 2023 à 12h00 :

https://www.bpifrance.fr/nos-appels-a-projets-concours/appel-a-manifestations-dinteret-equipements-pour-la-troisieme-revolution-agricole