Melon : Embellie espérée après un début de saison difficile

Mardi 20 juillet, le CEFEL organisait sur le site de Saint-Laurent à Moissac la première rencontre technique melon de la saison dédiée à la présentation des résultats de la collection variétale chenille semi-précoce. Autour de ce sujet au cœur de la réunion, sont venues se greffer des informations sur la situation du marché et sur l’état sanitaire des melonnières.

L’évaluation variétale
L’exposé des résultats a été comme à l’accoutumée réalisée par Françoise Leix-Henry, technicienne au CEFEL. La collection chenille semi-précoce a été plantée le 8 avril et le début de récolte est intervenu le 2 juillet. Elle se compose de quatre variétés au stade confirmation et de douze variétés au stade introduction. Tour à tour, chacune d’entre elles a été présentée, variété témoin en comparaison, au regard des critères : vigueur (nouaison et début de récolte), grille (début récolte), bactériose (début récolte), tenue de plante, rendement brut à 7 jours et 14 jours, rendement commercial, pourcentage de déchets/fendus, poids moyen unitaire, calibre dominant, IR et éléments de présentation tels que forme, écriture, robe… Les melons issus de cette collection étaient exposés à l’attention des participants, semenciers, techniciens et producteurs, ces derniers étant par ailleurs invités à se rendre dans la parcelle d’essais.

Début de commercialisation compliqué
Marion Mispouillé, l’animatrice de l’AIM a fait un point sur le début de campagne qui démarre difficilement. En France, les surfaces sont stables sur le Centre-Ouest avec 3 500 ha et le Sud-Ouest avec 2 400 ha. Elles sont en augmentation de 250 ha sur le Sud-Est pour atteindre 5 650 ha. Ainsi, le total s’établit à 11 650 ha, soit une hausse de 250 ha, principalement sur la partie Camargue. Pour le Sud-Ouest, les cotations ont démarré le 12 juillet et les prix ont chuté très rapidement en dessous de la moyenne quinquennale. Le melon a été déclaré en crise conjoncturelle en raison de problèmes de consommation du fait du mauvais temps le 28 juin pour une période de 15 jours qui s’achève. Les volumes se situent au niveau de la moyenne quinquennale. L’animatrice a précisé que l’AIM avait engagé un plan de communication exceptionnel pour relancer la consommation.

Contexte sanitaire lourd
“Encore une année atypique du point de vue bioagresseurs.” a indiqué Sylvie Bochu, conseillère à la Chambre d’agriculture. Elle a poursuivi en soulignant “des situations bactérioses très compliquées et pas encore assainies, sur tous les organes de la plante”, générant des inquiétudes pour les fruits. En ce qui concerne le mildiou, “on en voit ressortir” a-t-elle fait observer. Et de poursuivre : “J’ai revu de la cladosporiose, il y a trois ans que je n’en avais pas vue.”, pour terminer sur les taupins, “énormément présents”.

Le ressenti du professionnel
Yvan Poiret est président du Comité de pilotage melon du CEFEL et président du Syndicat Interprofessionnel du melon du Quercy depuis septembre 2020, à la suite de Bernard Borredon. Agé de 57 ans, il est exploitant agricole avec son frère au sein du GAEC de Pechpeyroux à Cézac, dans le Lot. Le GAEC exploite 85 ha dédiés aux céréales, tournesol, semences de betterave et de carottes et bien sûr au melon sur un peu plus de 3 ha. “Depuis mon installation en 1986, j’ai toujours produit du melon. Mon père en faisait avant moi, cela remonte aux années 70. C’est une façon de diluer les risques.” Il évoque ce début de campagne difficile : “Le démarrage 2021 est compliqué par les aléas climatiques, grêle, froid, pluie et les prix qui ne sont pas au rendez-vous. Le soleil est revenu, j’espère maintenant que les acteurs joueront le jeu. On sort d’une campagne 2020 favorable au melon en terme économique. Il faudrait pouvoir continuer ainsi pour avoir des perspectives et vraiment garder les producteurs.”

Article écrit par Dominique Forneris