Publié le 10 novembre 2025KIWI BIO
Une matinée de conseils sur le terrain
La pluie n’aura pas découragé les participants à cette rencontre technique mardi 21 octobre dernier à Castelmayran. La Chambre d’agriculture 82 donnait rendez-vous aux agriculteurs intéressés par la production biologique de kiwi. Au programme de cette matinée : conseils pour l’implantation d’un jeune verger ou pour la conversion, mais aussi itinéraire technique idéal, points de vigilance, visite de parcelles et distribution d’un nouveau guide. Organisée dans le cadre du programme « Anim’Bio », l’événement était aussi ouvert aux producteurs des autres départements de la région Occitanie qui souhaiteraient se diversifier.
Alain Abbondio, producteur de pommes sur 28 hectares, recevait le groupe sur ses deux parcelles de kiwis. Sur la première, 4 hectares au total plantés progressivement, avec les premiers pieds datant de 1999 ; la conversion vers l’agriculture biologique (AB) s’est faite en 2010. Quant à la seconde parcelle visitée, il s’agissait d’un hectare, planté en 2021 en AB. L’ensemble de la production est commercialisé via l’organisation de producteurs (OP) Quercy Lomagne.
Bien se lancer
Jean-François Larrieu, con-seiller arboriculture fruitière à la Chambre d’agriculture, et Jean-Jacques Lantourne, technicien de l’OP Quercy Lomagne, prodiguaient de précieux conseils. D’abord le choix de la parcelle : un bon équilibre sable / argile / limon est nécessaire annonçait Jean-François Larrieu. « Le plus important c’est le choix du terrain. Si vous avez de très bonnes terres, c’est là qu’il faut mettre le kiwi ! » ajoutait Jean-Jacques Lantourne. Le mieux étant de réaliser une analyse de sol en amont. Penser aussi à installer le kiwi proche de son habitation. En effet il demande un entretien très régulier, surtout les premières années. « Je dirais presque que c’est une culture de devant de porte ! » s’exclame le technicien de l’OP. Attention également aux plants et aux variétés, bien choisir son pépiniériste donc. Et commencer avec la variété Hayward, sa conduite étant plus facile, confiaient les deux professionnels. Ils citaient aussi les ennemis principaux de cette culture, l’asphyxie racinaire : d’ailleurs « le kiwi n’aime ni les excès d’eau, ni la sécheresse ! ». Ils conseillaient ainsi une irrigation adaptée, et installée dès l’implantation de la culture. Il craint aussi le gel, et le vent car rappelons que le kiwi est une liane qui peut donc casser facilement. Les rongeurs, qui s’attaquent aux racines, préoccupait un producteur présent qui venait chercher des retours d’expériences. Ils seraient moins présents en production biologique, les hypothèses étant que ces ravageurs seraient dérangés par le travail du sol et trouveraient de quoi se nourrir sur l’inter-rang. Néanmoins chaque situation étant unique, la présence ou non de ces ravageurs peut s’expliquer par d’autres éléments propres à la parcelle.
Autre facteur important : la pollinisation. Si cette dernière ne se fait pas correctement, « le kiwi sera rond et donc invendable » met en garde le technicien de Quercy Lomagne. Veiller donc à ouvrir les filets au bon moment. Un producteur précisait que bourdons et ruches ont l’avantage d’être complémentaires, ne pollinisant pas en même temps. Des recommandations quant à l’éclaircissage, à la longueur des cannes ou encore à la taille étaient aussi données. Le guide distribué synthétise clairement tous ces points de l’itinéraire technique du kiwi, et plus particulièrement en agriculture biologique. Pour le consulter, rendez-vous sur le site de la Chambre d’agriculture 82, rubrique s’informer/arboriculture/nos guides.
Raphaëlle Lenoble



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