Publié le 5 avril 2024

Semis de tournesol : rechercher les conditions optimales

Le semis joue un rôle capital dans l’obtention d’un tournesol robuste et la réussite de la culture. Cette opération doit favoriser un démarrage rapide, réduire la durée d’exposition des jeunes plantules aux ravageurs de début de cycle, préserver un peuplement régulier et homogène, tout en limitant le risque mildiou.

Quelques points de vigilance sont à bien considérer pour atteindre ces objectifs de levée rapide et homogène, et de peuplement régulier.

Réaliser les dernières préparations sur sols ressuyés...

Après un hiver particulièrement humide, un certain retard a été pris dans les opérations de préparation au semis et de destruction des couverts végétaux . Pour autant, il est important de garder en tête qu’un passage d’outil dans des conditions d’humidité du sol inadaptées aura des conséquences négatives sur l’enracinement du tournesol. Et effet, le pivot du tournesol est très sensible aux ruptures de structure, tel que les zones de tassement ou le lissage à la profondeur de travail du sol. Il convient par conséquent d’attendre, avant de réaliser toute intervention, un ressuyage correct. L’idéal étant d’intervenir sur des sols friables sur toute la profondeur de travail : sous les doigts, les mottes s’émiettent sans coller et donnent de la terre fine. L’état d’humidité du sol doit donc être observé régulièrement. En présence d’un couvert en phase de croissance rapide (cas d’une féverole en préfloraison), de surcroit avec des températures douces, la surveillance doit être quotidienne.

...et viser un semis au plus tôt et idéalement avant le 15 avril

Un semis avant le 15 avril réalisé dans de bonnes conditions montre un avantage pour esquiver la contrainte hydrique estivale. Ce constat basé sur des éléments statistiques est corroboré par une analyse multivariée des enquêtes sur les pratiques culturales du tournesol réalisées par Terres Inovia entre 1996 et 2019 (sur treize campagnes). Celle-ci met en évidence un intérêt statistiquement significatif du semis précoce, sur la première quinzaine d’avril, par rapport au rendement. Cette tendance a en outre été observée sur les trois dernières campagnes de production. Si les conditions météo sont favorables, sans pluies abondantes au cours des prochains jours suivant le semis, tenir l’objectif d’un semis avant la mi-avril sera possible dans un grand nombre de situations. Précisons enfin que les dates de semis doivent être adaptées à la précocité de la variété choisie.

Ne décaler la date de semis que pour des raisons sanitaires

En situation de risque mildiou (symptômes observés par le passé), il est recommandé de retarder le semis si de fortes pluies sont annoncées dans les 5 jours. La contamination des plantules ayant lieu au moment de leur émergence, la présence d’eau libre durant cette phase favorise la germination des spores de mildiou qui vont alors infecter le tournesol.

En situation fortement infestée par des adventices estivales difficiles (ambroisie, datura, xanthium), la réalisation de faux-semis printaniers peut s’avérer un levier efficace. Cette pratique nécessite de décaler la date de semis pour laisser le temps aux adventices de lever, puis d’avoir une fenêtre climatique favorable pour les détruire. Ces conseils sont détaillés dans l’article sur la lutte contre l’ambroisie.

Ingrid Barrier, Pôle végétal CA82

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