Publié le 15 juillet 2025 

OVINS
Un temps de recul pour réfléchir ensemble à ses pratiques

Soucieux de bien recevoir, Lilian Devaurs, éleveur de 600 brebis Lacaune et rouge de l’Ouest sur la commune de Moissac, avait préparé un coin réunion à côté de ses bêtes, pour accueillir un groupe d’éleveurs sur son exploitation. L’organi-sation de producteurs Aprovia, qui rassemble 200 adhérents, installés principalement en Aveyron, dans le Tarn-et-Garonne, le Lot et le Tarn, y organisait le 12 juin dernier une rencontre ouverte à tous, sur le thème de la santé des animaux. Objectif de l’OP : créer une dynamique sur le secteur Tarn-et-Garonnais avec ce type d’interventions techniques, qui seront proposées au moins deux fois par an dans notre département, pour « monter en puissance sur différents thèmes qui fédèrent », rapporte Amandine Craygues, responsable technique.

L’approche globale, base de l’appui technique

L’ALMA 82, qui gère une section petits ruminants comprenant 450 propriétaires d’animaux dont 150 éleveurs professionnels, introduisait cette journée avec l’intervention de Valentin Auréjac, technicien. L’approche globale de la santé des animaux, thème de la matinée, peut se résumer en un concept de prévention et d’anticipation des besoins de l’animal, prenant en compte un ensemble de paramètres interconnectés tels que, entre autres, l’alimentation, l’eau, ou encore la gestion des prairies. La finalité étant, grâce à l’évolution des pratiques, de répondre aux besoins et aux attentes des éleveurs confrontés à des pertes d’élevage, ou souhaitant accroitre leur productivité. La technicité, un levier majeur d’amélioration donc. Il existe une volonté commune, à l’échelle nationale, de former des techniciens GDS à cette approche. Pour cela un réseau de fermes référentes est en train de se mettre en place. Celles-ci feront l’objet d’expérimentations et de suivis, visant à construire des méthodes transposables. Deux exploitations feront partie de ce projet pour le département du Tarn-et-Garonne.

« Le premier pilier de cette approche, c’est l’eau » annonce Emilie Laffont, conseillère pour le GDS du Lot. Changer simplement le type d’abreuvoir ou encore veiller à ce que les points d’eau ne soient pas uniquement dans les angles, car la brebis, animal prédaté, aura tendance à ne pas s’y sentir en sécurité. Vérifier la qualité des fourrages, l’organisation générale du bâtiment ou encore les perturbations électromagnétiques qui pourraient avoir une influence sur le bien-être des animaux, sont autant d’exemples de paramètres à surveiller et à faire évoluer progressivement, pour une meilleure gestion du troupeau.

Outils de mesures indispensables

L’intervention du GDS 46 a aussi montré que de simples outils de mesures sont d’un bon appui pour suivre la santé de ses animaux à différents stades. Pour « être efficace et rapide », se doter d’un pH mètre, de réfractomètres densité et brix ou encore d’un glucomètre permet de réaliser différents types de mesure utiles. Surveiller l’hydratation des bêtes par exemple, ou encore la qualité du colostrum.

Concentrés de plantes fermentées

L’après-midi, la société Kéfikare - anciennement Caribou – basée à Réalville, présentait ses produits pour l’élevage. Elle fabrique notamment, à partir d’extractions aqueuses de végétaux, ensuite fermentées, des compléments alimentaires pouvant accompagner le développement de l’animal à différents stades.

Riche en questions et échanges entre participants qui ont ponctué les interventions, la journée, comme un temps de recul, aura certainement suscité d’autres interrogations, et peut-être l’envie de participer à une nouvelle rencontre ?

Raphaëlle Lenoble

 

Présentation d’outils de mesures en complément de la partie théorique