Publié le 17 novembre 2025

LÉGUMINEUSES À GRAINES
Suivi des ravageurs en Tarn-et-Garonne

L’introduction de légumineuses dans les rotations des systèmes céréaliers bio est un des principes de base de l’agriculture biologique, mais depuis quelques années l’augmentation de la pression en ravageurs occasionnent des dégâts importants pouvant contraindre à l’abandon de la culture de légumineuses à graines.

Dans ce cadre, en partenariat avec l’institut technique Terres Inovia et d’autres structures départementales, la Chambre d’Agriculture de Tarn-et-Garonne réalise un suivi de ravageurs sur des parcelles en soja et pois chiche bio à l’aide de pièges attractifs avec une phéromone relevés toutes les semaines.

Focus sur le soja

La sole de soja dans le Sud-Ouest a fortement reculée ces dernières années : - 32 % de surfaces dans le Gers, le Tarn-et-Garonne et le Tarn en 2024 vs 2023 (source : Terres Inovia via Agreste), dues notamment à l’augmentation de la pression en ravageurs : pyrale du haricot, héliothis (noctuelle de la tomate) et punaises.
La période de risque du soja face aux ravageurs débute à partir de la formation des graines jusqu’à que celles-ci soient suffisamment dures.

Concernant la pyrale du haricot, les piégeages avec phéromone ainsi que l’observation des gousses pour détecter la présence du ravageur sont nécessaires pour surveiller les vols de ce ravageur. Mais la pyrale du haricot reste difficile à observer en végétation car les larves ne se nourrissent que des graines, pas du feuillage. Le trou d’entrée dans la gousse est également trop petit pour être observé à l’oeil nu, on repère seulement les trous de sortie de la gousse (circulaire, aux contours nets, environ 2mm).

La pyrale peut effectuer 2 à 3 générations par an, augmentant les dommages durant la culture du soja.
Les températures élevées et les conduites en sec semblent être des facteurs favorisant le développement de la pyrale selon Terres Inovia.
Le suivi des pièges d’héliothis ou noctuelle de la tomate renseigne sur l’activité du papillon qui va ensuite pondre des oeufs environ 3 jours après fécondation, donnant les chenilles qui occasionnent les dégâts sur les cultures (soja, sorgho, melon, haricot …) en s’attaquant au feuillage et aux gousses. Les larves de chenilles ont la capacité de se déplacer de plantes en plantes, augmentant les dommages sur la parcelle et peuvent également se laissés porter pour parcourir de grandes distances afin de trouver des sources de nourriture.
Un premier pic de vol a été observé cette année autour de 10 au 14 juillet qui vers le 4 au 10 septembre. Pas ou peu d’héliothis sous forme larvaire ont été observés en parcelle.

Les populations de punaises : vertes (Nezara viridula) et diaboliques ont été suivies par observations en parcelles. Les pontes d’oeufs sous la feuille sous forme de plaques caractéristiques des punaises et des jeunes larves sont observées toute la campagne.
La punaise est un insecte piqueur-suceur qui s’attaque à toute la plante y compris la graine de soja. Le grain va présenter un aspect déformé impactant la qualité de la récolte notamment pour un débouché en alimentation humaine.
Avant les récoltes, un comptage de nuisibilité sur un échantillon de plantes a été réalisé dans les parcelles, les résultats montrent des dégâts allant de près de 0 à 8 % par site, en prenant en compte les gousses trouées par la pyrale, héliothis ou avortées. Ces résultats sont en baisses par rapport à l’an passé.

Anne-Charlotte PENAS, conseillère bio - Chambre d’agriculture 82

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