Publié le 19 avril 2024

Réveil de l'ours à Montauban

Depuis plusieurs mois des mobilisations nationales démarrées en Tarn-et-Garonne à l’appel de la FDSEA et de JA, ont poussé l’Etat à réagir et proposer des mesures visant à répondre à la détresse du monde agricole. Les revendications sont malheureusement trop nombreuses, conséquences de politiques successives destructrices de notre agriculture.
Plusieurs wagons de mesures se sont succédé dès janvier 2024 … pour au final des avancées bien loin de ce qui avait été annoncé. Aujourd’hui nous avons gagné le statut quo … en particulier les non-augmentations de taxes : GNR, RPD, Agence de l’eau …
Les agriculteurs ne sont pas dupes et le constat est clair : le compte n’y est pas.
Ainsi à l’appel de la FDSEA et JA 82, plus de 200 agriculteurs et 70 tracteurs se sont retrouvés le 10 avril à 21 heures à Montauban, bien décidés à rappeler à l’Etat les engagements qu’il a pris.
Une mobilisation exceptionnelle, signe d’un malaise exceptionnel grandissant qui habite nos campagnes.
La détermination des manifestants était plus que palpable : l’agriculture est asphyxiée par un enchevêtrement de normes, règlements auquel s’ajoute des prix trop bas, des conditions de production difficiles liées au territoire et soumises aux aléas climatiques, sans compter un acharnement et une pression non seulement des associations environnementales mais également des contrôles permanents … un cocktail explosif !

Partis de la cité Unal, un interminable convoi de tracteurs s’est dirigé vers la DDT : les accès des rues adjacentes étaient soigneusement fermés par les forces de l’ordre. Cela n’a pas empêché les déversements devant les locaux de l’administration agricole qui héberge également l’OFB ; pas plus tard que la semaine précédente, un contrôle pour un curage de fossé avait amené l’OFB à convoquer l’agriculteur « délinquant » pour une audition et dont le délit était d’avoir curé sur une longueur dépassant les 100 mètres imposés. Là encore la FDSEA et JA avaient dû intervenir …
La proximité du tribunal de commerce a également permis de faire savoir que les éleveurs restaient vigilants quant aux décisions prises sur l’avenir de la salle de découpe de Bexianis. En effet, le sort de cette dernière va être fixé dans les prochains jours, le tribunal devant arbitrer entre deux propositions de reprise dont une déposée par les éleveurs de Tarn-et-Garonne et soutenue par nos syndicats majoritaires.
Le cortège s’est ensuite dirigé vers la préfecture où là encore les forces de l’ordre, largement présentes, condamnaient certains accès. Tant bien que mal, les tracteurs ont pu accéder au niveau de la préfecture où là encore des bennes ont été vidées… difficilement pour les dernières. Devant ce déploiement de forces de police, la tension est montée d’un cran autant d’un côté que de l’autre : la réplique n’a pas tardé et l’utilisation des canons à eau puis des gaz lacrymogènes de manière disproportionnée aux dires des responsables, a entraîné la dislocation de la manifestation.

A l’abri des gaz, les présidents de la FDSEA, Damien GARRIGUES et de JA, Benjamin CHECHIN, ont remercié les agriculteurs d’être venus si nombreux : « La réussite de la mobilisation ce n’est pas nous en tant que responsables mais vous tous … nous comptons sur vous car d’autres actions auront lieu … tenez-vous prêts ».

Au sortir de cette mobilisation, la détermination est plus que jamais présente : la FDSEA et JA revendiquent un revenu, une liberté dans le travail et les moyens de produire. Il suffit maintenant d’une volonté : la balle est dans le camp de l’Etat !

FDSEA 82